Un appel à exclure l’Iran des Jeux

Un groupe de personnalités dont la lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi vient d’écrire au CIO. Il appelle à l’exclusion de l’Iran des Jeux de Paris 2024.

 

Selon les signataires de l’appel, le pays violerait la Charte olympique en raison de sa discrimination à l’égard des femmes dans le sport. La lettre propose que le CIO bannisse l’Iran des Jeux, voire l’empêche de participer aux compétitions de boxe, de beach-volley, de gymnastique, de natation et de lutte où les femmes iraniennes ne peuvent pas participer sous le régime islamique.

 

C’est l’avocat Français Frédéric Thiriez qui conduit la démarche auprès du CIO. Il affirme que l’Iran viole les stipulations de la Charte olympique selon lesquelles « la pratique du sport est un droit de l’homme » et qu’il ne doit y avoir « aucune discrimination d’aucune sorte, notamment fondée sur la race, la couleur, le sexe, l’orientation sexuelle » comme l’indique notamment la règle 50.

 

L’ancien président de la Ligue française de football professionnel a indiqué que le groupe « travaillait sur une démarche juridique en saisissant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS)« . La lettre affirme que la situation des femmes en Iran s’apparente à un « apartheid sexuel ». Les signataires établissent des parallèles avec l’Afrique du Sud qui a été exclue des Jeux olympiques de 1964 à 1988 en raison de sa politique de ségrégation raciale.

Le CIO suit la situation de près

Parmi les signataires de la lettre, le boxeur Français Mahyar Monshipour, né en Iran avant de s’installer en France et de détenir le titre mondial des super-coq de 2003 à 2006. Il déclare que les boxeuses doivent s’entraîner à huis clos en raison des restrictions. « Beaucoup le font en secret, dans des appartements ou des sous-sols », a expliqué Monshipour. « Elles n’ont pas le droit d’aller dans un club. »

Monshipour serait menacé d’arrestation en Iran.  Il entraine Sadaf Khadem, une jeune boxeuse iranienne en France et lui a fait disputer ses premiers combats (photo).

 

Le président du CIO, Thomas Bach, a déjà exprimé ses « graves inquiétudes » concernant le bien-être des athlètes et la discrimination dans le sport en Iran. Il a convoqué le Comité national olympique de la République islamique d’Iran (NOCIRI) pour une réunion au siège du CIO à Lausanne en février dernier, où il l’a exhorté à garantir un « plein respect ». Le CIO déclare suivre la situation de près.

 

Des préoccupations en matière de sécurité ont également été évoquées concernant les athlètes féminines qui ont choisi de ne pas porter de hijab lors des compétitions internationales. Ce phénomène fait l’objet d’une attention internationale accrue depuis la mort en garde à vue de Masha Amini, l’année dernière.

 

Les protestations persistent dans le pays et nombreuses sont les femmes qui refusent de porter le foulard. Malgré cela, le président iranien Ebrahim Raisi affirme que les femmes doivent s’y soumetttre comme une « nécessité religieuse ». Il a fait renforcer la loi dans ce domaine avec des caméras installées pour retrouver les contrevenantes grâce à la reconnaissance faciale. Des SMS d’avertissement sont envoyés aux personnes identifiées.

Les femmes qui défient la loi s’exposent à de lourdes amendes.

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