Né allemand, le jeune homme devient citoyen polonais en 1945 lorsque sa région de Haute-Silésie est intégrée au territoire polonais. Jozef Szmidt n’apprendra cette langue qu’à cette époque et deviendra sportif international pour le compte de ce pays. C’est ainsi que le triple sauteur polonais n’a pas connu la même notoriété que le marathonien Abébé Bikila et pourtant, il réalise aux mêmes périodes un exploit comparable à celui de l’Éthiopien.

Médaillé d’or du triple saut à Rome 1960, il conserve son titre à Tokyo, quatre ans plus tard. Il succède au palmarès olympique au brésilien Adémar Ferreira Da Silva qui vient de remporter les deux précédents titres. Lors du concours de Tokyo, le triple sauteur polonais s’impose en dépit d’un genou douloureux qu’il vient de faire opérer. Il devra sauter avec une infiltration.

Les distances s’envolent

Il est encore présent lors des Jeux de Mexico où il se contente d’atteindre la finale. S’il saute aussi loin que lors de ses deux premiers sauts olympiques victorieux, il ne prend cette fois que la 7e place du concours. En quatre années, la discipline a terriblement progressé. Le vainqueur du concours, l’Américain Bob Beamon pulvérise d’ailleurs le record du monde qu’il porte à 8,90 m.

Après les Jeux, Szmidt sera un temps formateur sportif avant de demander à quitter le territoire pour vivre en République fédérale allemande. Il émigrera seul. Son épouse étant retenue en Pologne avec ses enfants. Elle finira par le rejoindre en Rhénanie-du-Nord-Westphalie au prix de nombreux sacrifices financiers. Ils travailleront dans le domaine médical jusqu’en 1994, date à laquelle ils rentrent en Pologne où ils achètent une ferme et vivent retirés de tous les honneurs.

Toutefois en 2010, Szmidt a accepté de devenir citoyen d’honneur de la ville d’Olsztyn dans le nord de la Pologne lorsqu’elle choisit de le célébrer pour commémorer les 50 ans du premier saut au delà de 17 m en 1960. Il avait alors battu le record du monde.