En dépit de sa très petite taille (1,58 m), Schuhmann qui exerce le métier d’orfèvre est champion olympique de lutte lors des Jeux de Athènes 1896. Mais cette épreuve est pour lui un divertissement. Sa vraie discipline c’est la gymnastique pour laquelle il remporte trois médailles d’or au saut de cheval, aux barres parallèles et à la barre fixe par équipe, lors de ces mêmes Jeux disputés à Athènes.

A ce titre Carl Schuhmann est le premier et un des rares champions olympiques dans deux sports différents.

Curieux de tout, Schuhmann s’inscrit également aux épreuves d’haltérophilie et soulève une barre à deux bras, comme on dit à l’époque, qui lui permet d’obtenir une médaille de bronze.

En lutte, il participe à la finale où il affronte le favori local Tsitas. La finale a duré quarante minutes, puis elle a dû être reportée au lendemain en raison de l’obscurité qui s’installait. Le lendemain, il s’est imposé pour une quatrième médaille d’or.

Après son retour en Allemagne, Carl Schuhmann et les autres participants germaniques ont été ridiculisés. L’Association allemande de gymnastique avait décidé de boycotter les Jeux olympiques d’Athènes. Elle les considéraient comme «un événement internationaliste». C’est à dire un événement qui rassemble les peuples au-delà les frontières, ce à quoi elle était opposée.

Carl Schuhmann émigre alors en Angleterre et ne rentre en Allemagne qu’en 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale.

En 2008, il faisait partie des 40 premiers athlètes admis dans l’acte fondateur du Temple de la renommée du sport allemand.