Une révolution sportive appelée Phryges

On ne sait pas encore si la Révolution Française de 1789 inspirera le metteur en scène de la Cérémonie d’ouverture sur la Seine, mais ce qui est sûr c’est qu’elle inspire les promoteurs des Jeux de Paris 2024.

Après le marathon olympique qui empruntera l’itinéraire de la Marche des femmes de 1789, voilà que les mascottes de Paris 2024 font également référence à la Révolution Française. Baptisée Phryges, elles prennent la forme de bonnets phrygiens. Les célèbres coiffes symbolisent en effet la liberté pour les Français depuis des siècles.

 

On peut parler d’un concept original dans la mesure où les mascottes des Jeux précédents étaient généralement des animaux représentatifs du pays hôte. Ceux de Paris 2024 voulaient complétement s’en démarquer.

 

« Pour être honnête, à un moment donné, nous avons même pensé qu’il valait peut-être mieux ne pas avoir de mascotte plutôt qu’avoir une mascotte sans but précis ni signification » précise Julie Matikhine, directrice de marque de Paris 2024. « Et puis il nous est venu à l’esprit que la bonne réponse ne serait pas un animal mais un idéal ».

 

Il n’est d’ailleurs pas inutile ici de rappeler que la toute première mascotte est née lors des Jeux de Grenoble 1968, il ne s’agissait pas d’un animal, mais d’un petit skieur surnommé « Schuss ».

Un bonnet phrygien « mignon »

Quant au bonnet phrygien, parfois connu sous le nom de Liberty Cap, est un couvre-chef conique avec son sommet courbé vers le haut. Il tire son nom d’un des royaumes de l’antiquité classique dans lequel il a été porté pour la première fois. C’est aujourd’hui une région au centre-ouest de la Turquie.

 

En France, le bonnet phrygien était porté par Marianne, personnifiant le concept de liberté, dans le tableau d’Eugène Delacroix « La Liberté guidant le peuple », qui célèbre la Révolution française de 1830 (photo).

Quant à la mascotte au delà de l’aspect intellectuel du choix il était important selon Julie Matikhine qu’il soit « mignon, il faut s’adresser aux enfants ». Les mascottes présentées ce matin sont des prototypes. « D’autres auront des bras et pourront serrer les gens dans leurs bras et pourront faire du sport. »

Un lieu de production qui fait débat

Les mascottes seront produites pour l’essentiel en Chine, mais une partie (8%) sera produite en France dans les entreprises Doudou et Compagnie à La Guerche-de-Bretagne, près de Vitré et Gypsy à Ifs dans le Calvados, près de Caen.

 

Quoiqu’il en soit, cette production massive de 2 millions de mascottes en Chine ne fait pas que des heureux à commencer par le Ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu qui s’en offusque : « vous me posez la question y a-t-il un problème, je vous réponds qu’il y a un problème« . Et d’ajouter comme pour enfoncer le clou : « Quand on explique qu’il faut des circuits courts et délocaliser, avec une production de mascottes qui se fait au bout du monde, y compris quand on défend la perspective de lutter contre le réchauffement climatique, ce qui suppose de privilégier ce qui est produit à proximité. »

 

En attendant, les mascottes sont disponibles depuis lundi à la boutique de Paris 2024 au Forum des Halles et dans certains magasins et stations-service ailleurs en France.

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