Faute d’un expérience internationale suffisante, l’Estonie n’envoie pas de lutteur aux Jeux de Los Angeles 1932. Palusalu qui s’est préparé en conséquence en est très désappointé. En revanche à Berlin 1936, il est devenu l’un des meilleurs spécialistes des deux disciplines dans lesquelles il s’imposent lors du championnat national. Cela lui vaut d’être le porte-drapeau de l’Estonie.

Il sera le meilleur lutteur des Jeux de Berlin. Il est sacré deux fois champion olympique dans les deux disciplines : la lutte libre et la gréco-romaine. Les deux fois, il s’impose dans la catégorie des supers-lourds de 130 kg et plus.

Après l’annexion de l’Estonie par l’Union soviétique en 1940 à la suite du pacte de non-agression germano-soviétique, Palusalu est déporté comme beaucoup de ses compatriotes. Condamné à mort après une tentative d’évasion, il se porta volontaire sur le front finlandais.

De Finlande, il rentra chez lui. Le pays est alors occupé par l’Allemagne. Après la nouvelle invasion de l’armée rouge en 1944, Palusalu est d’abord arrêté puis autorisé à travailler comme entraîneur de lutte.

Son destin illustrant les souffrances de son peuple sous le régime soviétique, il resta l’un des athlètes estoniens les plus populaires de tous les temps. Le soldat de bronze du mémorial de guerre controversé de Tallinn est à son effigie (photo).

Un monument controversé car en avril 2007, le gouvernement estonien a décidé de déplacer le « soldat de bronze » et les tombes de 12 soldats soviétiques enterrés à proximité du centre-ville jusqu’au cimetière militaire. Cette décision a provoqué des émeutes de grande envergure parmi la population russophone de Tallinn et détérioré les relations bilatérales entre la Russie et l’Estonie.