Qui aurait pu penser que l’un des joueurs majeurs de l’équipe italienne de football qui remporte le tournoi olympique de Berlin 1936 en raison de ses qualités de buteurs, marquant au passage 7 buts et finissant meilleur buteur de la compétition, allait devenir quelques années plus tard, l’inventeur du « catenaccio » ?  Un football étriqué qui consiste à défendre à outrance et tenter de marquer sur une contre-attaque.

En italien Catenaccio signifie verrouiller. Celui qui a inventé ce système de jeu est l’Italien Annibale Frossi (1911 – 1999) (photo).

En dépit de ses qualités d’attaquant très adroit devant le but, Frossi est devenu entraineur après la Seconde Guerre mondiale. C’est alors qu’il a inventé ce style de jeu qui l’a fait passer à la postérité.

Pour lui, le match idéal était celui qui se terminait sur le score de 0 à 0. C’était la preuve, selon lui, que personne n’avait commis d’erreur.

L’homme qui avait raison trop tôt

Ce joueur atypique, diplômé en droit et portant des lunettes en raison de sa myopie met l’accent sur un football ultra défensif. Après avoir entrainé de nombreux clubs italiens, il a tenté d’imposer son style de jeu à l’Inter Milan (photo).

En opposition avec le manager du club qui lui prônait un football offensif, il ne restera  que 12 matches. Le vestiaire s’opposera à ce dispositif tactique.

Il n’empêche, le « catenaccio » a fait recette dans le football italien pendant 25 ans après lui. C’est devenu un style de jeu peu spectaculaire, mais très efficace qui a permis à la Squadra Azzura de remporter plusieurs titres majeurs dont une coupe du monde en 1982.

Il avait juste raison avant tout le monde.

Frossi a quitté le monde du foot pour occuper le poste de directeur général chez Alfa Romeo dans le secteur industriel, puis, au cours des dernières années de sa vie, il a été chroniqueur pour le journal italien « Il Corriere della Sera » .