Lorsque Vladimir Kuts entre sur le stade de Melbourne 1956 pour y disputer la finale du 10.000 m le public le houspille pour lui faire payer l’invasion des chars russes dans Budapest. Il faut dire que Kuts est militaire, il appartient aux tireurs d’élite de la marine.

Jeune, Kuts avait d’ailleurs falsifié son âge pour participer à la Seconde Guerre mondiale et servir l’armée soviétique.

Pendant la course du 10.000 m Kuts livre une remarquable guerre d’usure devant l’Anglais Gordon Pirrie qu’il souhaite lâcher. Devant tant de volonté, il finit par recevoir le soutient et les encouragements du public. Une première fois champion olympique, l’ancien fusiller marin récidive cinq  jours plus tard sur 5000 m. et toujours devant Pirrie.

Cette fois, les Australiens l’applaudissent à tout rompre du début à la fin de sa course.

Kuts ne récupère pas ses records du monde mais vient de livrer deux batailles dantesques à celui qui en était devenu le détenteur. Il le fera dans les années suivantes restant invaincus sur longues distances jusqu’en 1965. L’Ukrainien devra néanmoins se retirer de l’athlétisme en raison de douleurs constantes à l’estomac qui l’empêchent de s’entraîner correctement.

Il deviendra entraîneur mais ses douleurs à l’estomac le font tomber dans l’alcool. Kuts perdra son travail, deviendra un alcoolique patenté, obèse et sera victime d’un accident vasculaire. En 1975, il sera retrouvé mort dans son appartement après avoir semble t-il, mis fin à ses jours.