Ce sprinter possédait une qualité physiologique qui lui offrait l’opportunité d’entendre le coup de pistolet du starter avant tout le monde. Cet avantage lui permettait, disait-on, de partir quelques centièmes de seconde avant ses adversaires et de remporter les courses. Son temps de réaction a été mesuré en 0,04 seconde contre 0, 125 pour le commun des mortels.

Longtemps accusé de tricherie, Armin Hary devient néanmoins champion olympique du 100 m à Rome 1960. C’est également le premier sprinter à avoir couru la distance en 10 secondes. Mais il est aussi le premier Européen à mettre fin à la domination américaine sur la discipline depuis la victoire du Britannique Harold Abrahams en 1924.

Quant à sa capacité de prendre le meilleur sur ses adversaires, Hary l’expliquait autrement. Il considérait qu’il était en mouvement de course dès sa deuxième foulée, alors que ses adversaires piétinaient encore.

Lors du relais 4 × 100 mètres (photo), l’équipe des États-Unis a franchi la ligne d’arrivée en première position, mais elle a été disqualifiée pour un passage de relais incorrect. Armin a ainsi obtenu sa seconde médaille d’or en compagnie de ses équipiers.

Au cours de sa carrière, Hary a eu plusieurs conflits avec la fédération allemande d’athlétisme, qui l’a finalement suspendu.

Ces conflits et la perte de motivation ont amené Hary à se retirer du sport au début des années 1960.

Il fut également l’un des premiers protagonistes de la piste à être affecté par la rivalité entre les frères Dassler, fondateurs d’Adidas et de Puma. Chacune des deux entreprises naissantes souhaitait que « l’homme le plus rapide du monde » porte ses chaussures. Des rumeurs de paiements en espèces ont été émises, mais aucune preuve n’a jamais été trouvée pour soutenir la demande. Ce qui est sûr c’est qu’Armin Hary a signé un contrat avec les deux marques. Il portait des chaussures Puma sur la piste et des Adidas sur le podium.

En revanche, ce qui est sûr, c’est qu’en 1980, Hary fut condamné à 18 mois de prison pour avoir abusé de sa position de courtier en immobilier et avoir fraudé l’Église catholique.