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Verdict clément pour la Russie

En dépit des 4 ans d’exclusion demandé par l’Agence mondiale Antidopage (AMA), le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) s’est montré plus clément, les trois juges de l’institution lausannoise ont exclue la Russie pour seulement deux ans des grandes compétitions mondiales, dont les Jeux olympiques d’été de Tokyo en 2021 et ceux d’hiver de Pékin en 2022, pour avoir transgressé les règles antidopage.

 

Par ailleurs, le pays ne sera pas en mesure d’accueillir, ou de se voir accorder le droit d’organiser des compétitions internationales pendant la période de deux ans où les sanctions s’appliquent et il doit être dépouillé de tout championnat du monde qui lui a déjà été attribué « …. sauf si c’est impossible « de le faire ».

 

La décision interdit également au président russe Vladimir Poutine et à d’autres responsables gouvernementaux, tels que le ministre des Sports Oleg Matytsin, d’assister aux Jeux de Tokyo 2020 et aux Jeux d’hiver de Pékin 2022, ainsi qu’aux Championnats du monde… à moins qu’ils ne soient invités par le Premier ministre ou le chef de l’État du pays hôte.

 

L’annonce d’aujourd’hui ne signifiera pas la fin du scandale du dopage russe, car il appartiendra désormais au Comité international olympique (CIO) et aux Fédérations internationales de mettre en œuvre la décision, qui entre en vigueur immédiatement.

Le siège du TAS à Lausanne

Quoiqu’il en soit, cette décision offre néanmoins aux athlètes russes jamais sanctionnés pour dopage la possibilité de s’aligner sous bannière neutre au titre d’athlètes olympiques indépendants.

 

L’affaire concerne les tricheries répétées des Russes révélées par le lanceur d’alerte Grigory Rodchenkov, durant les JO de Sotchi et la période précédente. Avec la complicité du laboratoire antidopage de Moscou dont Rodchenkov était le directeur avant de se repentir et révéler toute l’affaire. IL l’a fait dans un documentaire intitulé « ICARE » et diffusé par Netflix. Il montre comment avec le soutien de l’agence nationale antidopage russe (RUSADA) de nombreux sportifs russes se sont dopés en toute impunité lors des Jeux d’hiver de Sotchi 2014. Des flacons d’urine propre était transmis aux officiels en charge des contrôles à la place des flacons d’urine souillée.

Depuis, en dépit des témoignages, des enquêtes diligentées par l’AMA, des mises en garde, la RUSADA a continué de couvrir le dopage au sein du sport russe.

 

Par ailleurs, la RUSADA a été condamnée à payer une amende de 82000 € ou 10% de ses revenus de 2019 – selon le montant le plus bas – et une contribution de 1 million € aux frais encourus par L’AMA de janvier 2019 à la date de la décision d’enquête sur l’authenticité des données du laboratoire de Moscou.

 

Le verdict du TAS peut faire l’objet d’un appel devant le Tribunal fédéral suisse, mais les chances de succès devant la plus haute juridiction du pays sont minces, car elle n’intervient que sur la base d’éventuelles questions de procédure et des droits de l’homme et ne rend pas de jugement sur l’interprétation par le TAS de la loi.

 

Le CIO a pris connaissance de la décision du TAS. Dans un communiqué il précise « Il va maintenant examiner avec attention la sentence ainsi que ses conséquences pour les compétitions au sein du Mouvement olympique… il consultera les Fédérations Internationales de sport et le Comité International Paralympique afin d’adopter une approche cohérente dans l’application de ladite sentence ».

 

 ARTICLE du 2 novembre 2020

L’avenir du sport russe mis en jeu

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