Tokyo 2020 : la fête n’y est vraiment plus !

La flamme olympique est arrivée à Tokyo, quelques heures après que les organisateurs des Jeux aient pris la décision de tenir toutes les épreuves à huis-clos. Autant dire que dans la capitale japonaise la fête n’y est plus. Ceux qui attendaient l’événement sont très déçus, des sponsors annoncent vouloir réduire la voilure et l’état japonais doit maintenant assumer une décision dont il ne voulait pas entendre parler.
Deux semaines avant l’ouverture des Jeux olympiques, la flamme olympique est à Tokyo. Elle devait sillonner les quartiers périphériques de la métropole la première semaine, avant de revenir dans le centre-ville, 8 jours avant les Jeux.
Depuis, la gouverneure Yuriko Koike a décidé que le relais ne se dérouleraient plus sur les routes publiques compte tenu des pics d’infections au COVID-19.
C’est ainsi qu’une petite cérémonie s’est déroulée au parc olympique de Komazawa (photo) qui avait été un haut lieu des Jeux de Tokyo 1964.
Malgré des conditions climatiques humides et la cérémonie à huis clos, une centaine de personnes se sont rassemblées autour de l’arène pour tenter d’apercevoir la flamme qui vient de traverser tout le pays. La plupart étaient des membres de la famille des porteurs qui ont procédé à l’allumage du flambeau.
Les sponsors quittent le navire
Ce qui est sûr, c’est que la décision de faire tenir les Jeux sans spectateurs n’est pas du goût de tout le monde. Les détenteurs de billets pour les Jeux olympiques de Tokyo ont exprimé leur déception. Ils seront toutefois remboursés de leur dépense. Mais du coup, ce sont 860 millions de dollars supplémentaires qui sortiront des caisses du Comité d’organisation. C’est quatre fois plus que le montant des remboursements pour les 810.000 billets vendus aux étrangers qui espéraient assister aux Jeux.
Par ailleurs, les sponsors ont eux fait connaître leur mécontentement face à la décision des organisateurs d’organiser des compétitions sans spectateurs. Cette décision va entrainer des pertes pour les entreprises partenaires, car beaucoup espéraient pouvoir capitaliser sur le grand événement sportif international.
Certains sponsors japonais dont Canon, un des principaux partenaires, ont déjà décidé d’annuler ou de limiter leur présence promotionnelle à proximité des sites olympiques après la décision des autorités.
Il faut savoir qu’une soixantaine d’entreprises nippones ont déboursé plus de trois milliards de dollars de droits de parrainage. Pire même, ils ont rajouté 200 millions dans le nourrain après le report des Jeux l’année dernière.
La gueule de bois
Quant au Premier ministre Yoshihide Suga qui espérait une réussite des Jeux pour sauver les apparences et un peu sa popularité, il fait ce matin grise mine. Alors bien sûr publiquement, il s’engage à œuvrer pour des Jeux olympiques de Tokyo sûrs et sécurisés, mais au fond de lui, il est meurtri. Il tenait plus que tout à la présence des spectateurs.
Voilà désormais qu’il va devoir en plus assumer avec ses partenaires organisateurs, les pertes considérables générées par des Jeux qui ne ressembleront à aucun autre.
Quant aux sportifs, les seuls qui pourraient se réjouir de la tenue des Jeux malgré tout, car ils ont travaillé dur pour cela, ils pourraient eux aussi faire grise mine, devant des tribunes vides, sans public pour saluer leur performance.