Russes à Paris 2024 : ça se complique !
Les athlètes russes et biélorusses qui avaient été invités par le CIO lors du sommet olympique de décembre dernier à participer aux Jeux asiatiques n’iront finalement pas. A un peu plus de 15 jours de la compétition, le CIO estime aujourd’hui que l’affaire n’est « pas réalisable ».
Lorsque le CIO avait ouvert la porte aux retour des russes au sein des compétitions internationales, le Comité olympique asiatique (OCA) avait sauté sur l’occasion pour inviter 500 athlètes russes et biélorusses aux Jeux asiatiques dans la perspective de leur permettre d’obtenir leur qualification pour Paris 2024.
On comprend dès lors qu’aujourd’hui, l’OCA fait grise mine. Il est dit simplement que la décision à été prise par le CIO et qu’elle n’est pas de son fait.
De son côté le CIO estime que la présence des sportifs russes et biélorusses à Hangzhou à partir du 23 septembre n’est « pas réalisable », mais se garde bien de dire pourquoi. « Le concept de participation d’athlètes possédant des passeports russes et biélorusses aux Jeux asiatiques de 2023 a été exploré comme discuté lors du sommet olympique de décembre 2022, mais n’a pas été réalisable pour des raisons techniques ».
Point final, on n’en parle plus !
Les russes à Paris, très compliqué !
Les athlètes russes et biélorusses, déjà engagés dans une course contre la montre pour participer aux Jeux de Paris 2024, devront trouver un autre itinéraire pour rejoindre la capitale française. Il y a fort à parier que cela deviendra techniquement impossible et qu’il ne restera plus qu’une invitation du CIO lui-même pour pouvoir disputer les Jeux.
L’organisation mondiale du sport débattra de la question lors de la prochaine session du CIO à Mumbai en octobre prochain, mais il y a fort à parier qu’aucune décision ne sera prise avant encore plusieurs mois.
Il se trouve que les conditions de participation étaient déjà compliquées puisqu’il fallait que les fédérations internationales autorisent la présence des sportifs russes dans leurs compétitions internationales (l’athlétisme s’y oppose formellement). Il fallait de surcroit que les russes (et biélorusses) participent sous bannière neutre, sans représenter une équipe et sans avoir affiché un soutien à la guerre en Ukraine.
Maintenant, il faut que les conditions techniques le permettent. Quelles sont t-elles ? On peut citer en vrac tout ce qui permet de se rendre dans le pays d’accueil et y figurer honorablement : la préparation des athlètes, mais aussi les conditions organisationnelles, financières, logistiques pour un tel voyage.
Au centre de toutes ces difficultés, les relations tendues entre la Russie et la Biélorussie avec la plupart des pays européens depuis l’invasion de l’Ukraine en février de l’année dernière. Les menaces de boycott d’une trentaine de pays sont une raison supplémentaire.
Le CIO a beau fustiger les gouvernements européens qu’il accuse de « ne pas respecter la majorité au sein du Mouvement olympique ou l’autonomie du sport qu’ils demandent à d’autres pays », il est bien obligé d’en tenir compte et c’est là tout le nœud du problème.