Un budget sous très étroite surveillance
Le compte à rebours ne s’arrête jamais. Dans maintenant moins de 330 jours les Jeux de Paris 2024 débuteront.
À moins d’un an de la cérémonie d’ouverture, de nombreuses interrogations subsistent concernant les chances de médailles françaises. Les championnats du monde d’athlétisme n’ont pas été très rassurants de ce point de vue. Mais les doutes sont ailleurs. Ils pourraient concerner les finances.
Dans son dernier rapport, la Cour des Comptes pointe les dépenses qui selon elle seraient « sous-évaluées ». L’institution estime que le budget prévu serait d’ores et déjà atteint, voire dépassé.
C’est ainsi que le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici (photo) a assuré mercredi qu’il serait « extrêmement attentif » à l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 et à leur coût.
Il promet de passer « tout au crible » afin d’établir « le bilan des Jeux dans un rapport que le Parlement a demandé à la Cour au 1er octobre 2025 ».
Le budget du Comité d’organisation des JO (COJOP) a déjà été réévalué à plusieurs reprises passant de 3,3 milliards d’euros lors de la candidature à 4,4 milliards d’euros en décembre dernier. A cette somme s’ajoute les 4,3 milliards d’euros affecté à la Solideo en charge de la construction des ouvrages olympiques pérennes.
Au total, la facture des Jeux s’élèvera à 8,7 milliards d’euros dont 1,870 milliard d’argent public. Tout le reste sera financé par les partenaires olympiques et les recettes du COJOP.
Les partenaires jouent le jeu
Depuis l’obtention des Jeux, une trentaine de sponsors s’est ajouté aux premiers partenaires qui avaient fait confiance au COJOP depuis le début ou presque : la Banque Populaire Caisse Épargne (BPCE), Carrefour, EDF, Orange et Sanofi.
Le dernier partenaire en date, LVMH, le groupe dirigé par l’homme le plus riche du monde, Bernard Arnaud (photo) donne du poids à la campagne de partenariat. Tous ces sponsors ont dû s’acquitter de sommes très importantes pour apposer leur logo à côté de celui de Paris 2024.
Citons encore Air France, la compagnie aérienne nationale s’est enfin résolue à franchir le cap de devenir sponsor après avoir accompagné le COJOP depuis le début de l’aventure en 2016.
En dépit de la réussite du Comité d’organisation à mobiliser les grands capitaines d’industrie, la cour des Comptes reste persuadée que le budget du moment ne sera pas tenu.
L’inflation a notamment englouti la moitié de la hausse de budget de décembre dernier. Cet inflation a coûté 195 millions d’euros au COJOP. Finalement, la note finale des Jeux sera plus élevée que prévu et son coût pèsera « assurément » sur le contribuable, a rappelé Pierre Moscovici.
Pour l’ancien commissaire européen, cette différence s’explique pour les deux tiers par « une sous-estimation du budget de candidature » qui « n’était tout simplement pas réaliste » et « n’avait pas pris suffisamment en considération la complexité du cahier des charges du CIO ».
Les bons points
En revanche, la Cour des Comptes note avec satisfaction que l’augmentation de budget »a été conduite de façon transparente et rigoureuse » par le comité, »en relation étroite avec le CIO et l’IPC et avec une forte implication de l’État », qui s’est porté garant en cas de dépassement.
A propos de l’organisation des Jeux, le premier président de la Cour ne décèle « pas de risque majeur » sur la livraison des équipements, mais reste « vigilant » concernant les infrastructures et les transports pour lesquels « il n’y a pas de marge en matière de calendrier ».
Il cite ainsi les travaux du Grand Palais qui doit accueillir les épreuves d’escrime et de taekwondo et dont « la date de livraison a été reportée à mars ou avril 2024, ce qui limite la période de levée des réserves « .
Il en faut plus en tout cas pour ébranler la confiance de Tony Estanguet qui estime sur la question du budget ne pas être « inquiet ». Même son de cloche sur la question des travaux puisque le comité assure que « les délais seront respectés ».