Poutine accuse le CIO de « discrimination ethnique »
La 141e session du CIO s’est refermée à Mumbai. Tous les membres de l’organisation sont rentrés dans leur pays à l’exception des deux membres russes qui ne se sont pas déplacés. Il faut dire que la Russie a désormais la dent dure contre l’organisation mondiale du sport. Son président, Vladimir Poutine ne fait pas dans la demi-mesure.
Le président russe Vladimir Poutine participait en cette fin de semaine au forum de Perm intitulé « La Russie est une puissance sportive ». Dans son discours, il a accusé le Comité international olympique (CIO) de « discrimination ethnique » à l’encontre des athlètes de son pays. Selon le maître du Kremlin, le CIO utilise les Jeux olympiques comme « outil de pression politique ».
Toujours selon Poutine « Nous avons appris qu’une invitation aux Jeux n’est pas un droit inconditionnel des meilleurs athlètes, mais une sorte de « privilège. Elle peut être gagnée non pas par des résultats sportifs, mais par certaines sortes de gestes politiques qui n’ont rien à voir avec le sport ».
En réponse à cette mise à l’écart, Poutine a donné des instructions pour l’organisation des Jeux BRICS, qui sont considérés comme un rival potentiel des Jeux olympiques. Le BRICS est une alliance politique comprenant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. L’événement multisports devrait avoir lieu du 12 au 23 juin prochain à Kazan, un peu plus d’un mois avant le début des Jeux olympiques de Paris, le 26 juillet.
La Russie a souligné que les Jeux des BRICS ne constituaient pas une alternative aux Jeux olympiques et Poutine a insisté sur le fait que son pays restait attaché aux principes olympiques. « Notre grande famille sportive multinationale est mise à l’épreuve pour sa cohésion, sa fidélité aux véritables valeurs du sport, aux principes olympiques de solidarité, d’égalité et de compétition sportive équitable », a déclaré Poutine. « Ils ont toujours été et restent inébranlables pour la Russie ».
Le CIO rejette les propos du président russe
Exclus du sport international par certaines fédérations, les athlètes russes et biélorusses subissent toujours un rejet collectif du CIO en réponse à la guerre en Ukraine. L’organisation mondiale du sport a toutefois assouplie sa position conseillant aux organisations sportives de permettre à certains de concourir en tant qu’athlètes individuels neutres à condition qu’ils ne soutiennent pas la guerre et ne soient pas affiliés à l’armée.
Selon les conditions du CIO, les drapeaux et les hymnes des deux pays restent interdits tandis que les équipes russes et biélorusses restent exclues des compétitions internationales.
La majorité des fédérations internationales a adhéré aux recommandations. C’est ainsi que plusieurs centaines de sportifs russes ont pu participer dernièrement à des championnats du monde.
Le CIO a rejeté les propos de Vladimir Poutine qu’il qualifie d’allégations. Il déclare que la participation aux Jeux olympiques n’est pas un « droit de l’homme et le récent amendement de la Charte olympique n’y est pas lié », déclare le CIO dans son communiqué.
« Les conditions strictes que le CIO a définies dans ses recommandations aux fédérations internationales pour la participation d’athlètes individuels neutres possédant un passeport russe ou biélorusse aux compétitions internationales sont conformes à la Charte olympique. Nous rejetons fermement les accusations selon lesquelles ces mesures constituent une ‘discrimination ethnique’.«