Le mot de l’hymne australien qui change tout
Le mot de l'hymne australien qui change tout À l’occasion des Jeux de Sydney 2000, l’Australie fait un geste fort vis-à-vis
Le mot de l’hymne australien qui change tout
À l’occasion des Jeux de Sydney 2000, l’Australie fait un geste fort vis-à-vis de la communauté aborigène et propose à l’athlète Cathy Freeman d’allumer la vasque olympique dans le stade de Sydney. C’est le premier pas de la reconnaissance de l’Australie à la communauté aborigène, la première à peupler le pays, mais jamais reconnue comme tel. De fait, l’Australie est habitée depuis des dizaines de milliers d’années. Mais pendant des décennies, l’hymne national, « Advance Australia Fair », a qualifié la nation de « jeune et libre ».
En effet, si, pour la majorité des Australiens l’histoire du pays commence avec l’arrivée des premiers colons anglais en 1788, pour les Aborigènes qui vivent sur cette terre depuis 60 000 ans, ce pays ne peut pas être « jeune et libre ». Pour cette communauté de 800 000 personnes, 1788, c’est « l’année de l’invasion ».
Juste un mot
Il aura suffi de changer une strophe de l’hymne national australien pour que tout un peuple semble s’y reconnaitre. La phrase «jeune et libre» de l’hymne national d’origine a été changée en «un et libre» à l’initiative de l’ancien Premier ministre australien Scott Morrison (photo).
Pour la communauté aborigène qui habite le territoire de l’Australie depuis des centaines d’années, cette phrase change tout. Car si l’Australie, en tant que nation moderne, est peut-être relativement jeune, l’histoire du pays est ancienne. Le Premier ministre a admis « les histoires des nombreux peuples des Premières Nations dont nous reconnaissons et respectons à juste titre l’intendance», a-t-il déclaré.
«Quelle façon de commencer l’année», a répondu en écho, la plus célèbre aborigène, la championne olympique Cathy Freeman à Sydney 2000 dans un message sur les réseaux sociaux. «Je remercie le Premier ministre de nous dire que nous sommes « Un et libre! ». Cathy Freeman avait soutenu le projet de reconnaissance dans l’hymne national, des populations autochtones. Elle avait brandi le drapeau aborigène lors de son tour d’honneur en 2000 après sa médaille d’or olympique à Sydney.
Ken Wyatt, ministre des Australiens autochtones, a décrit le changement lyrique comme « petit par nature, mais significatif dans son but ». La Première ministre de la Nouvelle-Galles du Sud, Gladys Berejiklian, a insisté sur le fait que les paroles avaient auparavant ignoré la «fière culture des Premières Nations» de l’Australie.
Le mois dernier, lors d’un match de rugby entre l’Australie et les Pumas argentins, l’hymne était dirigé par Olivia Fox, 17 ans, membre du peuple Wiradjuri et étudiante en chant. La jeune fille a chanté le nouvel hymne dans la langue indigène Eora, ainsi qu’en anglais.
A voir, à entendre