Un « cobaye » de référence en or

Margitta Gummel (1941 – 2021) était une lanceuse de poids qui a concouru pour l’équipe allemande unifiée aux Jeux olympiques de Tokyo 1964, d’où elle rentre bredouille.
C’est alors sous le maillot de l’Allemagne de l’Est qu’elle donne sa pleine mesure aux Jeux olympiques de Mexico 1968 où elle s’impose dans le stade aztèque. C’est de nouveau pour la RDA que Margitta Gummel est médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Munich 1972.
Elle est la première femme à lancer le poids au delà de 19 mètres.
Il s’est avéré par la suite que Margitta Gummel était l’une des premières Allemandes de l’Est à avoir consommé des drogues. Un article paru en 1997 dans la revue The Scientific Report en apporte la preuve.
Il reproduit les graphiques d’un rapport scientifique de 1973 qui tracent ses doses de Turinabol et ses distances de compétition pour 1968, 1969 et 1972.
Elles montrent chez elle une amélioration de deux mètres de distance dans l’espace des trois mois qui ont précédé les Jeux de Mexico.
… Ainsi né le dopage d’état
Dans les années qui ont suivi, des doses plus élevées de Turinabol ont été utilisées, les performances augmentant de manière dose-dépendante, et ses lancers se sont améliorés bien au-delà de la barre des 20 m.
Même lorsque les stéroïdes ont été arrêtés, il y avait toujours un effet « résiduel » profond. Les performances de Gummel étaient encore nettement meilleures pendant les pauses qu’avec les médicaments.
En termes simples, les chercheurs de la RDA ont fait remarquer que l’utilisation de stéroïdes anabolisants chez les femmes produisait des augmentations significatives des performances sportives qui étaient bien supérieures aux années d’entraînement naturel. Ils venaient de trouver le remède miracle. C’est ainsi qu’est né le dopage d’état en République démocratique allemande (RDA).