Il fallait être parmi les premiers tirés au sort pour avoir une chance d’acheter des billets pour les Jeux de Paris 2024 à un tarif raisonnable (moins de 50 euros). En 48 heures, un million de billets ont trouvé preneurs. 20 des 32 sports olympiques sont déjà complets.

Les organisateurs des Jeux de Paris 2024 s’y attendaient mais sans doute ont-ils été stupéfaits de constater l’engouement suscité pour les Jeux de l’an prochain. « Une vingtaine de disciplines sportives ont affiché complets pour cette phase de commercialisation dont les sports urbains (ici le breaking), les différentes disciplines du cyclisme et des sports équestres qui rencontrent un véritable attrait populaire », indiquent-ils dans un communiqué.

Mais ce n’est pas tout, les sports populaires comme le football, l’athlétisme, le beach-volley, le tennis et le basket se vendent comme des petits pains. Même le pentathlon moderne qui sera en compétition à Paris pour la dernière fois dans son ancienne configuration, affiche également complet.

Frustration pour les fans d’olympisme

Il y avait quatre millions d’inscrits pour cette deuxième vente et une fois encore les premiers tirés au sort (11 mai) auront été les mieux servis. Une fois encore, comme pour la première phase, les déçus sont nombreux.

48 heures après l’ouverture de la vente, il ne reste guère que quelques places pour le volley-ball, la boxe, l’haltérophilie, le rugby à 7 féminin et c’est tout. Pour tous ces sports, il faut dépenser à minima 120 euros pour décrocher un billet.

Les billets à 690 euros pour l’athlétisme, 290 euros pour le handball, 205 euros pour le tennis sont tous partis. Même si la plupart des fans d’olympisme dénoncent sur les réseaux sociaux des tarifs excessifs, tout le monde ne les trouvent pas exorbitants.

Mais ceux qui espéraient juste assister à la Cérémonie d’ouverture, en seront pour leur frais. Les seules places encore disponibles sont à 2700 euros.

Un dispositif injuste et frustrant

La bonne idée des organisateurs a finalement tourné court. A la différence des précédents Jeux où le public réservait les billets et attendait un éventuel tirage au sort, Paris allait innover, en inversant le processus : d’abord le tirage au sort et ensuite l’achat.

Résultat, des millions de fans d’olympisme se sentent frustrés pour quelques centaines de milliers de satisfaits. En cause le principe admis par l’organisation de pouvoir acheter jusqu’à 6 billets par événement et jusqu’à 30 billets au total par élu.

Faisons un calcul simple : si chaque tiré au sort (de la première heure) achète entre 10 et 30 billets, seuls 50.000 à 150.000 personnes sont servies. Environ 3.9 millions d’inscrits sont lésés.

Pire même, ces 50 à 150.000 élus font bénéficier de leurs billets à 1.4 million de non-inscrits au détriment des 3.9 millions d’inscrits, un véritable attrape-nigaud.

La bonne idée ne l’était pas. Elle génère que de la frustration et au final un sentiment d’injustice de la part des véritables fans au détriment des élus qui, souhaitons-le, ne sont pas des spéculateurs.

Une dernière chance d’en être

A Tokyo 2020, malgré la pandémie et l’interdiction formelle d’assister au marathon, les spectateurs étaient nombreux le long du parcours.

Enfin, ceux qui caressent le rêve malgré tout de voir les Jeux ont encore un espoir. Une dernière phase de vente de billets est prévue à la fin de l’année. 3,25 millions de billets seront mis en vente.

Enfin, ceux qui n’auront pas obtenu le moindre sésame pourront toujours voir les Jeux dans les rues de Paris gratuitement grâce aux 500.000 places sur les quais envisagées pour la Cérémonie d’ouverture.

Autre spectacle gratuit, les courses de cyclisme sur route, les marathons ou la nage en eau libre, le long du tracé à défaut d’assister en tribune aux arrivées. C’est peut-être là qu’on pourra mesurer la véritable dimension populaire des Jeux.

Pour tous les autres, il restera à coup sûr, les belles images de France Télévisions.