La méthode Jolly pour faire chavirer le monde

Il reste une cinquantaine de jours à Thomas Jolly pour finaliser la cérémonie d’ouverture des Jeux sur la Seine, la plus difficile à réaliser. Hormis le spectacle, il s’agit de jongler avec la sécurité des acteurs et du public et même la météo.

 

« Ce projet est tellement gigantesque que je peux soit paniquer tout de suite et m’effondrer ici devant vous, soit apprendre à garder une sorte de distance et à faire les choses avec régularité ». Thomas Jolly, le metteur en scène des cérémonies des Jeux de Paris 2024 a commenté pour le magazine Vogue, sa méthode et son processus.

 

Outre la logistique, Jolly doit faire face à la sécurité, à la durabilité et aux conditions météorologiques : les deux tiers du spectacle se dérouleront en lumière naturelle. S’agissant des conditions météorologiques, le metteur en scène normand a déjà dû repousser deux fois la répétition sur le fleuve. Il espère que la troisième sera la bonne.

 

Féru de culture artistique grecque, Jolly aime leurs amphithéâtres et leurs mythes et c’est à cela qu’il fait référence s’agissant de sa production monumentale. Il veut faire du spectacle une célébration de l’humanité.

« Les Jeux olympiques, dans leur légende fondatrice, sont curatifs. Ils guérissent la peste et apportent la paix » déclare Jolly dans Vogue, faisant allusion au climat politique mondial. « C’est une célébration de la vie », a-t-il expliqué, « et du vivre ensemble ».

Tout montrer, sans verser dans le cliché

Homme de symbolisme, il raconte ensuite comment il va intégrer la nature de la Seine dans son œuvre. « Au début, la Seine était une déesse, une nymphe appelée Séquana, qui s’est transformée en rivière pour échapper à Neptune. La Seine est donc une femme qui résiste à un homme violent. C’est un très grand symbole, et je vais l’utiliser parce que cela fait de la rivière une force féminine de résistance », a expliqué Jolly, dans un aperçu des symboles qu’il compte mettre en avant.

 

Le Normand de 42 ans a été choisi pour cette mission en 2022. Jolly affirme que la représentation est la clé du succès de son spectacle et espère que chacun trouvera sa place à Paris. « C’est peut-être un peu chaotique, c’est vrai, mais ça permet à chacun de trouver sa place. » La cérémonie d’ouverture sera un succès si tout le monde s’y sent représenté », a-t-il conclu.

 

On rappelle que pour la première fois dans l’histoire olympique, la cérémonie d’ouverture ne se déroulera pas dans un stade, mais au cœur de la ville, dans l’une des artères les plus animées et palpitantes : la Seine. Au lieu d’athlètes défilant dans l’arène, des bateaux emmèneront chaque délégation nationale à travers six kilomètres de certains des sites les plus emblématiques de la ville dans un spectacle jamais vu auparavant.

 

Même si cela constitue un exploit monumental, les plans de Jolly sont bien gardés. Quoiqu’il en soit, il doit faire face à l’incontournable pour les spectateurs présents, mais surtout les milliards de téléspectateurs, raconter l’histoire de France. C’est loin d’être le plus simple s’il ne veut pas tomber dans le cliché ni les lourdeurs aperçues lors de la Cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby, il y a presque un an (photo).

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