L’imposture des pentathloniens tunisiens
Quatre ans après son indépendance, la Tunisie fait ses grands débuts aux Jeux olympiques de Rome 1960. Elle envoie une délégation de grands noms du sport tunisien dont le boxeur Sadok Omrane (photo ci-dessous), qui y subira sa première défaite alors qu’il visait la finale face à l’Italien Nino Benvenuti.
L’équipe compte également dans ses rangs les footballeurs Abdelmajid Chettali et Taoufik Ben Othman qui deviendront les entraineurs de l’équipe nationale qui sera la première équipe africaine à remporter un match de Coupe du Monde en 1978 en Argentine.
Le revers de la médaille
Seulement voilà, soucieuse de présenter des athlètes dans de nombreuses disciplines, elle présente également une équipe en pentathlon moderne, une discipline qui demande des heures d’entrainement dans des épreuves aussi différentes et techniques que l’équitation, le tir sportif ou l’escrime, sans parler de la natation et la course à pied.
Les trois tunisiens débutent mal. En équitation, ils sont tous les trois éjectés de leur cheval. En tir, ils ne terminent pas l’épreuve car leurs tirs inquiètent les juges dont les balles leur passent trop près.
Vient l’escrime et là problème, un seul athlète sait manier l’épée. Il tente de passer trois fois en espérant qu’avec son masque, les juges n’y verront que du feu. Il ne trompe personne.
En natation, l’un des trois, Ennachi manque de se noyer. Il n’y a qu’en course à pied qu’ils se montrent à la hauteur.
Ces trois Tunisiens s’appelaient Lakdar Bouzid (1936), Habib Ben Azzabi (1937) et Ahmed Ennachi (1935). Ils ont pris les trois dernières places du pentathlon moderne, très loin des du médaillé d’or, le Hongrois Ferenc Nemeth et la dernière place au classement des nations. L’histoire olympique a oublié leur nom, mais leur imposture est restée en mémoire.