Le fondateur de Paris 2024 ne verra pas « ses » Jeux

Bernard Lapasset, président d’honneur de Paris 2024 qui avait conduit la délégation tricolore jusqu’en 2017 pour décrocher les Jeux à Paris l’an prochain s’est éteint mercredi. Âgé de 75 ans, il était malade et avait dû céder les rênes de l’organisation à Tony Estanguet.
Bernard Lapasset est sans doute un des plus grands administrateurs du sport français de ces 30 dernières années. Il a été successivement président de la Fédération Française de rugby dès 1991, puis président de la Fédération Internationale de rugby et enfin président du Comité de candidature Paris 2024 avant d’être rejoint par Tony Estanguet.
C’est d’ailleurs, l’actuel président de Paris 2024 qui a tenu à rendre à lui rendre hommage en premier. « Son décès est une énorme perte, j’apprécie la chance que j’ai eue de grandir avec lui », a déclaré Estanguet.
Avant de se voir confier le projet de candidature de Paris 2024 par Valérie Fourneyron, alors ministre des sports, Bernard Lapasset a été le fer de lance de l’entrée du rugby à 7 aux Jeux olympiques. Il est aussi celui qui a permis à ce sport de choisir le statut professionnel pour ses pratiquants de haut niveau.
Son successeur à la tête de World Rugby, le britannique Sir Bill Beaumont, a salué son prédécesseur pour avoir « mis le rugby sur la carte mondiale », alors qu’il dirigeait le sport en créant et développant la Coupe du monde de Rugby.
Des réussites à tous les niveaux
Bernard Lapasset était à l’origine directeur des douanes de France avant de devenir administrateur du sport.
Il est venu au premier plan du rugby international en 1995, lorsque la Coupe du monde a été organisée en Afrique du Sud. C’est lui qui a orchestré sa transition vers un sport professionnel.
Il a également été un personnage clé dans l’organisation de la Coupe du monde de rugby 2007 en France. Ce tournoi a battu des records de fréquentation, d’audience de diffusion et de recettes commerciales.
La même année, Lapasset a été élu à la tête de World Rugby. C’est alors qu’il a convaincu le Comité international olympique (CIO) à Copenhague d’inclure le rugby à sept aux Jeux olympiques. Ce sport a été introduit au programme de Rio 2016.
C’est l’aboutissement de ce projet qui a permis l’expansion et le développement de ce sport partout dans le monde.
A ce titre, que Bernard Lapasset, victime de la maladie d’Alzheimer avait reçu dans sa ville de Tarbes, l’Ordre olympique l’an dernier.
C’est cette maladie qui lui avait fait renoncer à aller au bout de l’organisation de Paris 2024.
180 sportifs russes « espérés » à Paris
Le ministre russe des Sports, Oleg Matytsin a indiqué à Vladmir Poutine que la Russie « devrait » participer aux Jeux de Paris 2024. Il a fait la promesse qu’environ 180 athlètes russes pourraient y participer… si les conditions ne changent pas.
« Si nos athlètes réussissent les tournois de qualification et si les conditions ne changent pas de manière significative, le nombre maximum de participants du côté russe aux Jeux Olympiques sera d’environ 180 athlètes ». La phrase est d’Oleg Matytsin. Elle a été prononcée lors d’une réunion en vidéoconférence à l’intention de Vladimir Poutine, comme le rapporte The Kremlin’s, le site officiel de l’État russe.
Matytsin ajoute : « A cet égard, nous estimons qu’il est nécessaire de poursuivre le dialogue avec les organisations sportives internationales et de défendre nos intérêts avec l’aide des pays amis. »
Jeux mondiaux de l’amitié
Ces « pays amis » seront invités l’an prochain en Russie, après les Jeux olympiques de Paris 2024, à participer à des Jeux mondiaux de l’Amitié. Il s’agira d’une nouvelle compétition internationale à l’initiative de la Russie et souhaitée par Poutine.
Pour l’histoire rappelons qu’un événement multisports connu sous le nom de Jeux de l’amitié avait été organisé en Union soviétique avec huit de ses alliés en 1984. Il s’agissait d’une alternative aux Jeux olympiques de Los Angeles 1984 après le boycott mené par Moscou.
Au cours des dernières semaines, Matytsin a multiplié les visites en Asie, en Amérique centrale et du Sud et en Afrique afin d’accroître ses soutiens de « pays amis ».
En même temps, Poutine a accueilli le dirigeant chinois Xi Jinping à Moscou en mars dernier.