Semaine décisive à la participation russe

La commission exécutive du CIO se réunit demain pour décider si la Russie et la Biélorussie seront autorisées à participer aux Jeux de Paris 2024 et si leurs athlètes pourront envisager s’y qualifier.

 

Le CIO consulte depuis plusieurs semaines les principaux Comités nationaux et les Fédérations internationales olympiques afin de savoir si les athlètes des deux pays peuvent de nouveau se produire aux Jeux.

 

Demain, ce que Thomas Bach avait appelé « explorer une voie » au retour des deux pays arrive à son terme. La commission exécutive va devoir prendre position. Elle devrait se prononcer en faveur d’une aide remarquable au sport ukrainien. Elle pourrait également annoncer des sanctions contre la Russie et la Biélorussie dans la perspectives des Jeux de Paris 2024 : pas de drapeau, pas d’hymnes nationaux en cas de victoires et pas de couleurs nationales sur les équipements sportifs.

 

Cette décision, le CIO pourrait la prendre en toute sérénité cela fait partie de son arsenal juridique. En revanche, continuer à exclure les sportifs est contraire à son éthique. La charte olympique indique clairement que des athlètes ne peuvent pas être victimes de discrimination. Thomas Bach, avocat de profession connait parfaitement le sujet.

Tout… ou rien

Donc sur le papier, plus grand chose ne s’oppose au retour des russes et des biélorusses au sein du sport international. Plus grand chose, sauf le refus des Russes d’accepter de se produire sur la scène internationale sans drapeau, sans hymne et sans ses couleurs.

 

La Russie l’avait accepté à Tokyo 2020 et Pékin 2022 car le pays était sous le coup d’une suspension décrétée par le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour les affaires de dopage entre 2011 et 2015. Cette suspension est terminée depuis décembre dernier.

 

Aujourd’hui le Ministre des sports russe, Oleg Matytsin considère que la Russie doit défendre ses chances sous ses propres couleurs. Dans une interview à l’Agence Tass, il déclarait récemment : « Notre drapeau sera toujours celui de la Russie. Nous n’avons pas d’autre drapeau. Espérons que nous serons entendus.

 

Le  vice-premier ministre russe Dmitri Chernyshenko va plus loin. Il accuse : « Nous avons vu comment, à la demande des Anglo-Saxons, toutes les organisations internationales, à commencer par le CIO, ont commencé à mettre des obstacles à la participation de nos athlètes aux compétitions sportives internationales et elles continuent de le faire ». Lui aussi avec cette conclusion fait référence à la privation des symboles russes.

… Les Russes absents à Paris 2024 ?

Dans une récente interview accordée à Francs Jeux, Jean-Loup Chappelet (photo) professeur à l’École supérieure suisse d’administration publique de Lausanne, spécialiste de l’olympisme imagine déjà la suite de l’histoire après la décision du CIO mardi : « Il est déjà acquis qu’ils (Russes et Biélorusses) ne le seront pas dans les sports collectifs, faute de pouvoir intégrer le processus de qualification.

 

Dans les disciplines individuelles, je ne les vois pas se rendre aux Jeux de Paris 2024, même s’ils parvenaient à se qualifier. Le CIO va rendre les conditions de participation très difficiles. Au final, la Russie ne les acceptera pas. Ses autorités ont déjà affirmé qu’elles refusaient les conditions évoquées par le CIO.


Manif devant le CIO

Un groupe de manifestants pro-ukrainiens s’est rendu au siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne pour l’exhorter à reconsidérer sa position sur la Russie et la Biélorussie.

 

La manifestation organisée par des organisations à but non lucratif basées en Suisse et des bénévoles de diverses nationalités a commencé au Musée Olympique.

Ils ont exprimé leur opposition au retour des athlètes russes et biélorusses au sein du sport international, y compris les Jeux Olympiques de Paris 2024. Ces manifestants s’opposent également à un retour sous bannière neutre. Ils ont exhorté les sponsors du CIO à utiliser leur position pour faire pression sur l’organisation.

 

Devant la Maison olympique, les manifestants ont attiré l’attention sur 27 villes d’Ukraine où des dommages ont été infligés aux athlètes et aux installations sportives pendant la guerre avec la Russie.

 

Les représentants du Syndicat panukrainien des athlètes, David Zakharyan et Sergei Zhuz, ont déposé une pétition qui, selon eux, comptait plus de 290.000 signatures exhortant le CIO à empêcher les athlètes russes et biélorusses de participer à Paris 2024.

 

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