La Madonne chute et ne se relève pas
Du temps de sa splendeur, Polina Astakhova (1936 – 2005) était considérée comme la gymnaste la plus élégante de son époque. Son surnom dans les médias occidentaux était « Russian Birch » – le bouleau russe – en référence à sa très grande souplesse… même si elle était ukrainienne. Elle était également célébrée sous le surnom de « Madonne ».
Dix médailles dont cinq d’or viendront couronner la carrière sportive de cette gymnaste qui réalise un fabuleux parcours depuis Melbourne 1956 et jusqu’à Tokyo 1964.
Deux fois médaillée d’or aux barres parallèles à Rome et Tokyo où elle devance la grande Larissa Latynina. La championne remporte également le concours général par équipe à trois reprises.
Elle sera également deux fois médaillée d’argent aux exercices au sol et trois fois médaillée de bronze du concours général individuel. Devenue entraineure par la suite, elle a tout naturellement été intronisée au Temple de la renommée de la gymnastique internationale.
Tout réussit alors à Polina Asthakova. Même le célèbre Fidel Castro était tout simplement fasciné par cette belle et talentueuse gymnaste.
La chute de la Madonne
Après cette période faste, Polina Asthakova préparait les Jeux de Mexico 1968 lorsqu’elle a été victime d’une crise cardiaque.
Elle a mis un terme à son parcours sportif pour devenir entraineure. Elle vivait confortablement. Toutefois ses ennuis de santé l’ont obligé à consommer de nombreux médicaments.
Et puis, la chute de l’empire soviétique est intervenue. Polina Astakhova redevient alors ukrainienne et très vite se retrouve abandonnée de tous.
Elle dispose seulement d’une petite pension de retraite. Elle a d’abord dû vendre sa voiture, puis les meubles, ses vêtements, puis les médailles gagnées pour survivre dignement, un temps… avant de ne savoir plus où aller.
Un an avant sa mort, Polina Astakhova a visité la base olympique de Koncha Zaspa. Elle a choqué les gymnastes par son dénuement. Ils ont dû lui acheter des médicaments, de la nourriture et des vêtements.
Elle est morte d’une pneumonie à l’âge de 68 ans et c’est le club de Donetsk qui a dû organiser ses obsèques.