La petite coureuse mozambicaine a pris sa revanche lors des Jeux de Sydney 2000. Invaincue entre 1992 et la finale olympique d’Atlanta 1996, elle part largement favorite de la finale du 800 m. Pourtant, elle se fait surprendre par la Russe Svetlana Masterkova et prend la troisième place. Elle subit sa première défaite en 50 courses.

La suite est une succession d’échecs. Battue aux Championnats du monde de 1997, devancée aux Championnats du monde en salle, défaite aux Championnats du monde de Séville en 1999, Maria Mutola l’emporte finalement à Sydney 2000. C’est le jour de la fête nationale du Mozambique, son pays.

Elle obtient là la première médaille d’or de ce petit pays africain.

Après avoir obtenu la reconnaissance qu’elle attendait, l’athlète qui vit aux États-Unis envisageait abandonner l’athlétisme pour le football. Ce sport était sa deuxième passion, un sport qu’elle avait pratiqué adolescente.

L’envie de gratitude étant plus forte, elle se prépare et décide finalement de participer aux Jeux d’Athènes 2004. Elle fait mieux qu’y figurer. En tête de la finale du 800 m à vingt mètres de la ligne, elle craque et voit revenir sur elle ses trois poursuivantes dont la Britannique Kelly Holmes, championne olympique. Elle finit au pied du podium.

Une athlète d’exception

Bien que Mutola n’ait jamais battu le record du monde dans son épreuve favorite, elle est considérée par de nombreux spécialistes comme l’une des plus grandes coureuses du 800 m de tous les temps. Essentiellement en raison de ses bons résultats aux grands championnats (7 titres de championne du monde indoor et 3 en plein air) et de sa longévité exceptionnelle qui l’a fait concourir pendant six Jeux olympiques.

Elle a disputé ses premiers Jeux à Séoul 1988 pour achever sa carrière à Pékin 2008 à l’âge de 35 ans. Après cette carrière athlétique, Mutola a pratiqué le football avant de devenir entraîneur.