Les anneaux sont là pour rester… ou pas !
Le succès de la mise en valeur de sites emblématiques de Paris lors des Jeux olympiques et lors des paralympiques actuels suscite des acclamations partout dans le monde. Une majorité de spectateurs et d’habitants de la capitale peuvent encore admirer la plupart des éléments exposés ici et là.
C’est ainsi que le plus emblématique des monuments de Paris, la tour Eiffel conserve les anneaux olympiques qui l’ornent depuis juin dernier. La ville de Paris entend conserver les anneaux sur l’édifice en témoignage des semaines olympiques et paralympiques. Si pour l’opinion publique, les réactions sont mitigées, pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, le doute n’est pas permis.
« En tant que maire de Paris, la décision m’appartient et j’ai l’accord du Comité international olympique », a déclaré Anne Hidalgo. « Alors oui, ils (les anneaux) resteront sur la tour Eiffel », a-t-elle déclaré, sans préciser pour combien de temps.
L’Association des descendants de Gustave Eiffel a publié un communiqué exprimant sa désapprobation : « Il ne nous paraît pas approprié que la tour Eiffel, devenue le symbole de Paris et de la France entière depuis sa construction il y a 135 ans, se voie ajouter de manière permanente le symbole d’une organisation extérieure, quel que soit son prestige ». C’est Olivier Berthelot-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils d’Eiffel et président de l’association, qui le déclare à l’AFP.
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Des critiques sevères
La ministre de la Culture par intérim Rachida Dati, opposante forte à Anne Hidalgo, a également exprimé ses inquiétudes, déclarant que la maire socialiste doit respecter les procédures de protection des bâtiments historiques. « La tour Eiffel est un monument protégé, l’œuvre d’un immense ingénieur et designer », a fait remarquer Dati, soulignant que toute modification significative nécessiterait des autorisations et une étude d’impact en vertu de la loi sur les bâtiments protégés.
L’association SOS Paris, qui milite pour la préservation des sites historiques de Paris, a commenté : « La tour Eiffel a une histoire de 135 ans et dépasse un événement sportif et médiatique de 17 jours ».
Inaugurée à l’origine en 1889 pour l’Exposition universelle de Paris, la tour Eiffel était à l’origine une structure temporaire mettant en valeur l’ingénierie française, mais elle est depuis devenue un symbole permanent de la ville et l’une des attractions touristiques les plus visitées au monde, attirant 6,3 millions de visiteurs en 2023.
S’agissant du maintien des 5 anneaux, prochainement 5 anneaux plus légers (ceux-là pèsent 30 tonnes) seront fixés sur le monument. C’est le CIO lui-même qui pourrait en assurer le financement. L’adjoint au sport, Pierre Rabadan a d’ailleurs assuré qu’il n’était pas question de laisser figurer les 5 anneaux de façon quasi permanente. L’ancien rugbyman a précisé qu’il serait recouvert en cas d’incompatibilité avec d’autres messages à y faire figurer. Une étude technique est en cours afin de savoir comment ce dispositif est possible.
Anne Hidalgo a également réitéré son souhait de voir la vasque olympique rester dans le jardin des Tuileries. C’est le président Emmanuel Macron qui aura le dernier mot, car le site est propriété de l’État.
.. et les agitos sur l’Arc de Triomphe ?
Si la Mairie se déclare prompt à conserver les anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, le Comité international paralympique (IPC) pose la question de savoir ce qu’il adviendra des agitos placés sur l’Arc de Triomphe, une fois les lampions éteints.
Le porte-parole de l’IPC, Craig Spence demande ce qu’Anne Hidalgo compte faire pour conserver le symbole du mouvement paralympique. « Les agitos sont très impressionnants sur l’Arc de Triomphe, a expliqué Craig Spence. Il n’y resteront probablement pas longtemps… J’aimerais beaucoup qu’il y ait un endroit où les agitos puissent eux aussi rester.
Si la Mairie de Paris reste étrangement silencieuse sur la question, Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, s’est déclarée « prête » à installer les symboles du mouvement parlympique sur la façade du siège de la région, situé à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, l’autre département phare des Jeux de Paris 2024.
Gilles GRINDLER 5 septembre 2024
Les anneaux Olympiques sur la Tour Eiffel ne représente pas un événement qui n’a duré que 15 jours, mais un esprit réunificateur qui dure depuis 150 ans et qui a vibré de toute sa force à Paris. Enfin un symbole qui nous éloigne des joutes minables des politiques et qui redonne à l’Humanisme toute sa raison d’être. Reste que si Paris n’en veut pas ils pourraient-être transférés à Grenoble. Du haut de la Bastille 56 ans vous contemplent.