Le sport féminin s’invite en force dans la campagne

Alors que les sept candidats à la présidence du CIO débattent de leurs propositions pour l’avenir du mouvement olympique, ils abordent l’une des questions les plus controversées auxquelles le CIO est confronté aujourd’hui : l’éligibilité des femmes aux compétitions sportives. Le sujet est explosif, car il pose la question des athlètes transgenres et leur possibilité d’accéder aux compétitions féminines. 

 

Jusqu’à présent, le CIO a rejeté le débat, laissant aux fédérations internationales de sport (FIs) la possibilité de décider si les athlètes transgenres pouvaient participer à des compétitions féminines. Tout juste a-t-il admis une dizaine de principes : cela va de l’inclusion, à la non-discrimination, à l’équité jusqu’au principe d’examen périodique.

Coe met les pieds dans le plat

C’est ce cadre trop souple auquel le président de la Fédération internationale d’athlétisme, Sebastian Coe semble s’attaquer dans son manifeste de candidature. Il considère que le CIO doit s’emparer de cette question et imposer sa décision à l’ensemble des fédérations sportives comme il le fait en bien des occasions.

Ainsi, Coe au sein de World Athletics ferme la porte aux athlètes transgenres et considère qu’aucun athlète ayant connu la puberté masculine ne sera autorisé à participer aux compétitions mondiales. La Fédération internationale de natation apporte la même réponse. 

« Je défendrai des politiques claires et fondées sur la science qui protègent la catégorie féminine. Nous travaillerons en étroite collaboration avec des institutions médicales et éducatives de premier plan au niveau mondial pour accroître la recherche sur la santé, la performance et la physiologie de l’exercice des femmes. Le sport féminin se trouve à un tournant critique. Nous devons aborder cette question avec sensibilité et détermination pour garantir que les générations actuelles et futures de femmes choisissent le sport » promet Coe.

Autres positions claires

Le manifeste de Johan Eliasch, président de la Fédération internationale de ski, adopte une position aussi tranchée sur le sujet. Le responsable des sports de neige a déclaré que l’organisation doit être guidée par des faits et non par des tendances culturelles du moment. « Il ne peut y avoir de zones grises. L’intégrité du sport féminin doit être protégée, quelles que soient les pressions culturelles. Face à ces pressions, l’équité et la clarté peuvent être obtenues si nous revenons aux faits biologiques », écrit Eliasch. Il a ajouté que l’exposition à la puberté crée des différences, qui peuvent fournir un avantage sportif. Eliasch estime que le sport féminin doit être « protégé », en veillant à ce que seules celles qui sont nées femmes puissent concourir dans le sport féminin.

 

L’Espagnol Juan Antonio Samaranch estime qu’il est de la responsabilité du CIO de prendre les devants dans la résolution du problème de plus en plus complexe du sport féminin. Son plan pour protéger les femmes dans le sport stipule qu’il faut mettre en place des lignes directrices claires. « Le CIO a le devoir fondamental de protéger le sport féminin en adoptant une politique visant à maintenir des distinctions sans ambiguïté entre les catégories masculines et féminines » déclare Samaranch.

Position ambiguë des uns

Le prince Faisal al-Hussein espère combler l’écart entre les sexes sur et en dehors du terrain de jeu et donner aux femmes les moyens de pratiquer un sport. Toutefois, il ne fait aucune mention du débat sur le genre entourant les catégories féminines. « L’intérêt croissant actuel pour le sport féminin a été précédé par des décennies de travail au sein du Mouvement olympique pour créer un espace où les athlètes féminines pourraient exceller, et j’ai pleinement l’intention de m’appuyer sur cela et de veiller à ce que le CIO serve de phare pour un mouvement mondial vers l’égalité des sexes au cours de la prochaine décennie » promet Al-Hussein. L’ennui, c’est que le CIO après des décennies d’études n’a pas pris de décisions claires.

 

Seule femme en lice, Kirsty Coventry a déclaré que l’organisation doit rester « engagée à faire progresser l’égalité des sexes, l’inclusion et la diversité », mais n’a pas clairement exprimé sa position sur le sujet controversé. « Je me consacre à l’égalité de tous les athlètes de tous les pays, ce qui signifie également renforcer le sport féminin en protégeant les athlètes féminines et en promouvant l’égalité des chances pour les femmes à tous les niveaux de notre Mouvement », a écrit Coventry.

Pas de débat pour d’autres

Le président de la Fédération internationale de cyclisme, David Lappartient, promet de donner aux femmes un rôle plus important dans la gouvernance du CIO. Il n’aborde cependant pas dans son manifeste  les catégories féminines dans le sport et ne mentionne que les athlètes transgenres dans sa proposition visant à renforcer l’inclusion et la diversité. « En ce qui concerne les athlètes transgenres, il s’agit d’une question complexe qui doit être traitée de manière rationnelle afin de trouver le juste équilibre entre la nécessité de respecter les droits de l’homme et l’obligation de garantir une compétition équitable ».

 

Quatrième président de fédération internationale en lice, le Japonais Morinari Watanabe qui pilote la gymnastique internationale, ne dit pas un mot sur le sujet dans son manifeste. Lui qui a des idées très audacieuses sur le format olympique et la refonte complète de l’administration du CIO – reste étrangement silencieux sur la question du genre, de la catégorie féminine ou des femmes.

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