Un nouveau siège pour une nouvelle ère (*video)

À 42 mois des Jeux de Paris 2024, le COJO va peu à peu quitter le vaste immeuble de l’avenue Haussmann à Paris et prendre possession de son nouveau siège en Seine Saint-Denis dans le quartier intercommunal du Front Populaire à cheval sur les communes d’Aubervilliers et Saint-Denis.

Selon les prévisions, le déménagement est prévu jusqu’au mois de mai. Jusqu’aux Jeux, le COJO devrait être seul à occuper les 28.000 m2 de bureaux. Ce qui était à l’origine, une TPE (le comité de candidature) est devenue une PME pour devenir d’ici 3 ans, une grande entreprise de taille intermédiaire avec près de 4000 salariés.

Lors de l’installation définitive dans le nouveau siège, ce sera l’occasion pour le président de Paris 2024, Tony Estanguet, de réaffirmer le projet, montrer la voie et faire le point sur l’immensité de la tâche qui reste à accomplir jusqu’au 26 juillet 2024… dans 1281 jours.

L’année 2020 aura été une année difficile compte tenu de la crise sanitaire. Elle a dû engendrer pour l’organisation des exercices de passe-passe et de chaises musicales parfois inconfortables. Mais comme le détaille le président du COJO dans un courrier du 18 décembre dernier, « De cette année si particulière, Paris 2024 sort finalement renforcé ».

 

Coupe sombre d’abord

En 2020, le COJO a dû imaginer comment construire un projet olympique face à une pandémie dont ne connaissait rien et dont il était impossible d’imaginer l’issue. Il fallait dans un premier temps, réaliser une coupe sombre, autrement dit dégager des profits pour permettre des réserves budgétaires et décider d’une économie de 400 millions d’euros sur le budget des Jeux.

 

Première source de rabotage possible, moins construire de sites provisoires à la charge du COJO. C’est ainsi que le centre nautique temporaire de Saint-Denis pour la natation a été abandonnée au profit d’un lieu existant : La Défense Arena de Nanterre où seront créées des piscines provisoires. Voilà pour le principal changement, tous les autres en découlaient et le reste n’était qu’un jeu de chaises musicales d’un site à l’autre. L’essentiel était préservé : les sites phare du sport en France, les lieux emblématiques de Paris et le développement de la Seine Saint-Denis, pilier de l’héritage promis, restaient au cœur du projet olympique et paralympique.

Après le doute, l’éclaircie

À l’approche de la fin d’année, l’éclaircie est arrivée avec d’abord la promesse d’un vaccin pour tenter de freiner la pandémie et tenté d’y mettre fin dans les prochains mois. S’agissant de Paris 2024 en particulier, le budget a été revu à la hausse, avec une augmentation de 2,5 %, à 3,9 milliards d’euros. Une hausse de budget rendue possible grâce à l’augmentation des recettes marketing versées par le CIO de l’ordre de 70 millions et des revenus de billetterie à la hausse de 25 millions environ compte tenu des nouveaux stades retenus pour l’organisation des Jeux, souvent plus grands que ceux choisis initialement.

En revanche, le COJO a dû réévaluer ses prévisions de dépenses de sécurité de 95 millions qui s’ajoutent aux 200 millions envisagés à l’origine.

Seule ombre au tableau, les recettes de sponsoring qui tardent à se manifester, mais qui semble ne pas inquiéter Tony Estanguet qui estime que 46% des prévisions sont déjà acquises à 42 mois des Jeux à hauteur de 500 millions.

Convaincre les anti-Jeux d’un héritage

Si une grande majorité des français (84%) veulent des Jeux olympiques, selon un sondage réalisé à grande échelle puisque 2017 personnes de plus de 15 ans ont été sollicitées, il reste à convaincre une poignée de réfractaires et particulièrement des habitants de la Seine Saint-Denis qui continuent d’appeler à la mobilisation contre des tracés autoroutier ou contre la construction de tel ou tel site olympique.

 

Pourtant, chacune des constructions réalisées dans ce département est de nature à favoriser son développement. Le centre aquatique de Saint-Denis prévu pour la compétition de natation artistique et de plongeon sera transformé en une vaste zone d’activités multisports pour les habitants du département. Une passerelle reliera cet équipement au très emblématique Stade de France.

Les bassins provisoires construits au sein de la Défense Arena de Nanterre seront mises à la disposition des communes du 93 qui en auront fait le demande et qui auront démontrées qu’elles en ont le plus besoin.

Le village des médias à Dugny et plus encore le village des athlètes à cheval sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et l’Ile-Saint-Denis sont appelés à devenir des espaces résidentiels confortables pour les habitants futurs avec tous les services à disposition au milieu d’un vaste parc paysager.

Le mur d’escalade du Bourget sera mis lui aussi à disposition des pratiquants locaux sitôt la fin des Jeux.

Tout un territoire concerné

Les Jeux de Paris 2024 concerneront l’ensemble du territoire. Ce sera le cas avec la décentralisation du tournoi de handball à Lille, les matches du tournoi de football à Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes, Nice et Saint-Étienne, mais également avec la préparation aux Jeux des quelques 206 sélections nationales.

Près de 700 sites sportifs en France ont été retenus pour accueillir les stages et les camps d’entrainement des sportifs du monde entier dans l’année qui précédera les Jeux. C’est le volet de l’opération « Terre de Jeux » qui est capital dans le cadre de l’accueil des Jeux olympiques.

Les Jeux olympiques et paralympiques en France c’était l’occasion de Jeux « responsables et utiles » selon Tony Estanguet. Responsables, les organisateurs le démontrent en s’adaptant et en faisant face aux contraintes, mieux même en innovant comme lorsqu’il s’agit de s’appuyer sur les ressources existantes plutôt qu’en créant des éléphants blancs.

Utiles enfin, parce qu’en marge des aménagements structurels dont les territoires ont besoin, les Jeux olympiques en France donnent l’occasion à chacun d’entre nous de comprendre pourquoi le sport est essentiel. Il donne surtout à la jeunesse du pays l’opportunité de lutter contre la sédentarité en découvrant les bienfaits de l’activité physique.

 

Bref, avec son déménagement dans l’immeuble Pulse, Paris 2024 ouvre une nouvelle ère où cette fois, passé les problèmes d’adaptation à la crise, il va falloir se focaliser sur d’autres missions tout aussi excitantes, mais où les obstacles ne manqueront pas de se poser et de devront être franchis pour gagner la course et la médaille d’or qui va avec !

 

 

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