LADOUMEGUE Jules (1906-1973) France / Athlétisme ⚪️1

Jules Ladoumègue connait dès la naissance un destin hors du commun. Son père, docker, est écrasé par des billes de bois sur le port de Bordeaux quelques semaines avant sa naissance en portant secours à des collègues. Alors qu’il n’a que 17 jours, sa mère meurt dans l’incendie de leur maison. Elle réussit néanmoins à sauver le bébé.

Jules Ladoumègue est pratiquement orphelin de naissance et grandit dans un milieu modeste chez un oncle et une tante.

 

Il apprend très jeune le métier de jardinier juste à côté de l’hippodrome de Talence qui n’existe plus aujourd’hui. Il regarde courir les chevaux et comprend tout de leur foulée. C’est là qu’il se met à l’athlétisme.

Très vite, il se révèle un des meilleurs spécialistes des moyennes distances. Il lui arrive très souvent d’accepter les primes qui lui sont versées, ne faisant aucune différence entre le statut d’amateur et de professionnel puisque la seule activité du champion, c’est courir.

Après avoir racheté son statut amateur à la Fédération Française d’Athlétisme, il est sélectionné pour les Jeux d’Amsterdam 1928. Trop jeune, il se laisse surprendre dans le 1500 m et obtient la médaille d’argent derrière le finlandais Larva.

 

Quatre ans plus tard à Los Angeles, titulaire de plusieurs records du monde, il est le favori incontesté de plusieurs distances olympiques du 1500 au 5000 m.

Déchu et inconsolable

Alors qu’il s’entraine pour devenir le n°1 incontesté du demi-fond, les règlements du moment sont impitoyables. De nouveau dénoncé pour faits de professionnalisme, Ladoumègue fait de nouveau des entorses à l’amateurisme qui prévaut à l’époque. Il est banni de toutes compétitions par la Fédération Française d’athlétisme et n’ira pas défendre ses chances à Los Angeles.

À l’image de l’autre spécialiste mondial des longues distances, le finlandais Paavo Nurmi qui lui aussi a accepté des offrandes pour quelques courses, ils sont bannis du stade. C’est la mort dans l’âme, commentateur pour la radio française, que Ladoumègue assiste en spectateur à la victoire de l’italien Luigi Beccali qu’il a copieusement dominé jusque-là.

 

Ladoumègue ne se remettra jamais de ce coup du sort. Pourtant quelques semaines plus tard, assumant son nouveau statut de professionnel, 400.000 spectateurs se déplacent pour voir courir « Julot » dans les rues de Paris en 1935. Il est encore très populaire.

Après cette courte carrière professionnelle, il deviendra artiste de music-hall, puis homme de radio, avant de mourir dans la misère et le désespoir.

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