J 10 : «Même les Français n’ont pas à s’en plaindre»
Les organisateurs des Jeux ont annoncé qu’environ 500 000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Paris pour la course cycliste sur route dans les lieux les plus pittoresques de Paris, notamment l’emblématique butte Montmartre.
Une photo de milliers de supporters alignés dans la rue Lepic à Montmartre pendant la course cycliste sur route est devenue virale, suscitant sur les réseaux sociaux des comparaisons avec un célèbre tableau de 1878 du maître aquarelliste Claude Monet. Cette image est considérée comme emblématique du soutien populaire croissant aux Jeux olympiques de Paris 2024.
« Je ne sais pas si c’est un record olympique mais il y avait 500 000 personnes le long du parcours », a déclaré la porte-parole de Paris 2024, citant les chiffres de la préfecture de police de Paris.
Le bon départ de la France aux Jeux, actuellement troisième au tableau des médailles, ainsi que la fierté nationale de montrer Paris au monde entier ont contribué à cet enthousiasme. Force est de reconnaître qu’après une semaine de Jeux, les fausses notes ont été rares, presque inexistantes, si on excepte un tableau controversé lors de la Cérémonie d’ouverture.
Le sentiment qui prédomine c’est que la France semble réconciliée avec elle-même après des semaines de déchirement qui ont conduit à des élections législatives anticipées, quelques jours avant les Jeux, une période où tout semblait perdu.
Malgré les inquiétudes initiales concernant la sécurité, la France étant au plus haut niveau d’alerte pour les attaques terroristes, et les inquiétudes concernant les perturbations de la vie quotidienne dans la capitale, les Jeux ont été accueillis avec un enthousiasme généralisé par le public. De nombreux quartiers les plus riches de la ville restent calmes alors que les habitants partent pour leurs traditionnelles vacances d’été, laissant les rues aux célébrations olympiques.
Le Monde a fait état d’un « enthousiasme exubérant » dans les rues de Paris, soulignant que « depuis la cérémonie d’ouverture, les Français ont envie de la partager, loin de l’image d’une société divisée ».
Aux Etats-Unis, le Wall Street Journal est revenu sur cette réussite et en a profité pour placer un petit tacle à la population française et sa réputation d’éternelle râleuse : «La plus grosse surprise des Jeux olympiques de Paris : même les Français n’ont pas à se plaindre», titre le média américain pour souligner le bon déroulé de la compétition.
L’or de l’Algérie avec le plus bel espoir tricolore
Kaylia Nemour a été sacrée championne olympique aux barres asymétriques, ce dimanche sous les couleurs de l’Algérie, le pays d’où est originaire son père après avoir obtenu la quatrième place du concours général, la plus prestigieuse compétition de gymnastique à quelques points de Simone Biles.
Pourtant jusqu’en 2023, Kaylia Nemour était le plus grand espoir de la gymnastique française.
Native d’Indre-et-Loire, licenciée au club d’Avoine-Beaumont, elle va s’attirer les foudres de la Fédération Française de gymnastique qui souhaite regrouper toutes les meilleures gymnastes françaises dans les pôles d’entraînement de l’Insep à Paris ou à Saint-Étienne afin de créer une groupe.
Kaylia Nemour a seulement 15 ans à l’époque et décide de refuser l’invitation ne souhaitant pas bouleverser ses habitudes avant les Jeux et rester dans le club familial d’Avoine-Beaumont. Son entraineur, Marc Chirilcenco refuse également un poste à l’Insep.
Après cette pluie de refus, l’ambiance est devenue tendue entre les deux parties. Les uns ont parlé de « harcèlement » de la Fédération, d’autres de « colère et d’incompréhension ». Bref, Kayla Nemour a choisi son camp, celui d’Avoine-Beaumont et les couleurs de l’Algérie aux Jeux.
Voilà comment, sa médaille d’or aux barres asymétriques hier ne peuvent laisser que des regrets à la France surtout après le fiasco des Tricolores lors des qualifications olympiques et le zéro pointé de la compétition par équipes et l’absence de gymnastes françaises dans les compétitions par agrès.
Une nouvelle médaille pour Jesse Owens et Luz Long
L’Américain Jesse Owens et l’Allemand Luz Long ont reçu à titre posthume le prix des Olympiens à vie des mains du patron de l’Association mondiale des olympiens (WOA) le Prince Albert II de Monaco et du président de la WOA, Joël Bouzou.
Ce prix récompense les Olympiens qui ont apporté des contributions significatives au sport et à la société, qui ont excellé sur et en dehors du terrain de jeu.
Jesse Owens et Luz Long ont été récompensés pour leur célébration commune aux Jeux olympiques de Berlin 1936 après la compétition de saut en longueur où Owens a remporté l’or et Long l’argent. Ils ont marché bras dessus, bras dessous dans le stade sous les yeux du Chancelier Hitler, en colère et fort dépité.
Les prix ont été remis à leurs petites-filles Marlene Dortch et Julia-Vanessa Long qui ont parlé avec émotion de l’héritage vivant de leurs grands-pères dans la lutte continue contre le racisme et pour la tolérance et l’acceptation de tous.
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