Le Gouvernement polynésien, Paris 2024 et le Haut-Commissariat ont étudié et trouvé un accord sur la construction d’une nouvelle tour des juges à Teahupo’o où doit se dérouler la compétition olympique de surf de Paris 2024.

Les organisateurs de Paris 2024 n’entendaient pas renoncer à la vague de Teahupo’o et se focalisaient sur la nécessité de construire une nouvelle tour des juges dont l’ancienne ne correspondait plus aux normes du moment. Seulement voilà, ils ne s’attendaient pas à l’extraordinaire mobilisation des locaux et la foule d’opposants au projet sur les réseaux sociaux. Plus de 200.000 personnes ont signé la pétition pour s’opposer à cette tour dont on disait qu’elle allait détruire la biodiversité dans le lagon.

Ces dernières semaines toutes les options possibles pour améliorer le projet ont été mises sur la table. Il s’agissait d’abord de préserver l’environnement exceptionnel du site en minimisant l’impact de la nouvelle tour. Autre nécessité, répondre aux normes de sécurité et offrir au site, qui accueille d’autres grandes compétitions internationales, une tour qui puisse être un héritage pour les prochaines années.

Il fallait enfin que le choix de Teahupo’o, « la plus belle vague du monde », soit mise en valeur sous les projecteurs du monde entier pour la Polynésie française et sa culture  si particulière.

Une tour nouvelle, moins imposante

C’est ainsi qu’il est apparu que l’actuelle tour en bois et utilisation de ses fondations existantes n’étaient plus possible, même après rénovation. La tour en bois a été construite il y a 20 ans, elle est soumise au passage du temps et aux dégradations naturelles. Les fondations sont fragilisées, principalement à cause de la corrosion.

Renforcer les fondations existantes auraient eu pour conséquence un impact plus important encore sur la barrière de corail. Il faudrait 30 m3 de béton pour construire le sarcophage autour des anciennes fondations (deux fois plus que la solution originale), laissant ainsi une empreinte au sol plus importante.

Construire une nouvelle tour en bois semblait impossible à réaliser dans le temps imparti.

Quant à imaginer que les juges aient pu rester sur la terre ferme était illusoire. La vague de Teahupo’o se trouve à 750 m du rivage. Elle ne permettait pas de juger les surfeurs, ni permettre une couverture télévisée de qualité, car les angles de prises de vues n’étaient pas bons.

C’est ainsi que vient d’être imaginé et mis en construction une tour plus fine et plus petite. Elle est de fait considérablement réduite en taille et en poids. Ceci présente l’avantage de pouvoir réduire la profondeur de forage des fondations de la tour et de permettre l’utilisation d’une barge avec un tirant d’eau moindre pendant la phase de construction.

Cette nouvelle tour assurera sa longévité et garantira que les futurs événements sportifs pourront se tenir à Teahupo’o. Elle pourra de plus obtenir sa certification décennale, indispensable en matière d’assurance.

Il semble que localement tout le monde soit satisfait de cette solution. Le surf de Paris 2024 aura bien lieu à Teahupo’o et sa vague mythique. L’événement ne pouvait pas obtenir meilleure publicité.