La tour de la discorde continue de faire des vagues
Paris 2024 défend son projet de construire une tour des juges de surf à Teahupo'o pour les Jeux olympiques de
Paris 2024 défend son projet de construire une tour des juges de surf à Teahupo’o pour les Jeux olympiques de l’an prochain. Sur place l’opposition est croissante concernant son impact environnemental.
En imaginant l’organisation des compétitions de surf sur l’île de Tahiti, à plus de 15.000 kilomètres de Paris, les organisateurs des Jeux n’avaient pas prévu toutes les contrariétés qu’ils essuient depuis le lancement du projet.
Il y a d’abord eu la rénovation avortée du seul hôtel du secteur. L’hôtel Puunui, abandonné depuis 1994 devait renaître de ses cendres afin de faire place à un palace 5 étoiles. Les travaux n’ont toujours pas commencé. Au final les spectateurs logeront chez l’habitant et les surfeurs et officiels sur un bateau de croisière. Il y a eu les inondations du printemps dernier où plusieurs voitures ont fini leur course dans le lagon. Des dizaines de maisons ont été détruites à des degrés plus ou moins graves et une soixantaine d’habitants ont été sinistrés.
Cette fois, c’est la construction d’une tour des juges en aluminium à la place de la structure en bois utilisée jusque-là pour les épreuves de la World Surf League Tahiti Pro qui fait l’objet de toutes les craintes.
500 personnes ont récemment participé à une manifestation contre ce projet (image) sur place et plus de 100.000 personnes ont signé une pétition en ligne pour s’y opposer.
Une nouvelle manifestation est envisagée à Papeete le 10 novembre prochain. Les manifestants craignent que la nouvelle tour puisse endommager le récif et l’écosystème marin ainsi que la position des poissons dans la région.
Les opposants ont reçu le soutien du Président polynésien, Moetai Brotherson, élu en mai dernier et qui n’était pas au pouvoir au moment où la décision a été prise. Il s’est déclaré solidaire des manifestants.
Selon lui, il aurait été préférable que la plage de Taharuu soit utilisée plutôt que celle de Teahupo’o, mais qu’il était trop tard pour changer. « C’est peut-être moins spectaculaire et moins mythique que Teahupo’o. Mais c’est un beach break et il y a des infrastructures existantes, il n’était pas nécessaire de construire quoi que ce soit ».
Moetai Brotherson s’est engagé à dialoguer avec les manifestants et a déclaré que les options explorées incluent une évaluation par un groupe de travail pour déterminer si la tour en bois existante pourrait être mise aux normes de sécurité requises et répondre aux exigences techniques des Jeux olympiques.
Paris 2024 ouvert au compromis
De son côté, Paris 2024 insiste sur le fait que la nouvelle tour est nécessaire pour des raisons de sécurité. « Il est important de noter que la nécessité de construire une nouvelle tour est due au fait que la tour existante n’est pas conforme aux normes de sécurité en vigueur selon la loi polynésienne ».
Paris 2024 ajoute qu’il se dit sensible aux inquiétudes des habitants de Teahupo’o et de la communauté du surf concernant le projet de construction d’une nouvelle tour des juges et souhaite impliquer les associations locales pour étudier toutes les options possibles pour améliorer le projet actuel.
Paris 2024 a déclaré que le gouvernement polynésien avait engagé un cabinet de conseil pour identifier les mesures nécessaires sur le site. Pour l’instant, selon le cabinet, les travaux seraient conformes à ses recommandations.