Des températures record à Paris cet été
Une nouvelle étude confirme que Paris pourrait être confrontée à un risque important de températures record cet été. La canicule pourrait frapper la région parisienne et une grande partie de la France selon un chercheur français qui publie dans la revue NPJ Climate and Atmospheric Science.
L’étude publiée le mois dernier se montre plutôt alarmiste. Son auteur, le français Pascal Yiou (photo) estime que la vague de chaleur envisagée serait supérieure à celle de 2003 qui avait fait des milliers de morts en France.
« En 20 ans, le climat a changé et l’idée était d’avertir les décideurs politiques que quelque chose d’encore pire que 2003 pourrait se produire », déclare le chercheur auteur de nombreux articles scientifiques sur le sujet et d’un livre « Le Temps s’est-il détraqué ? publié chez Buchet-Chastel en 2015.
On rappelle qu’au cours du tragique été 2003, les problèmes liés à la chaleur ont touché des milliers de personnes et entraîné la mort de 15 000 personnes, pour la plupart des personnes âgées vulnérables vivant seules.
Conformément à cette étude, une autre étude publiée dans la revue Lancet Planet Health, connue pour ses articles d’importance mondiale, a montré que Paris avait le taux de mortalité lié à la chaleur le plus élevé parmi 854 villes européennes en raison du manque d’espaces verts et à la densité de population.
Le record absolu de température à Paris a été établi en juillet 2019, lorsque Météo-France a enregistré 42,6 degrés Celsius.
Paris 2024 très vigilant
Les organisateurs des Jeux de Paris 2024 se sont déclarés « pleinement conscients » des risques climatiques qui pèsent sur les Jeux, qui doivent débuter fin juillet 2024. « Les vagues de chaleur et les phénomènes météorologiques extrêmes sont des facteurs que nous prenons en compte. Nous nous préparons autant que possible à prendre les mesures nécessaires », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’organisation.
Les mesures comprennent la reprogrammation des événements en plein air pour qu’ils commencent plus tôt ou plus tard afin d’éviter la chaleur de midi pour les athlètes, le public et les forces de sécurité qui passeront des heures sous le soleil de plomb.
Les épreuves d’athlétisme, en particulier le marathon, ainsi que le tennis et le beach-volley, sont considérées comme vulnérables aux effets du soleil brûlant et des températures élevées car elles ne seront pas climatisées en raison de leur caractère extérieur.
C’est ce qui a été pratiqué à Tokyo à l’été 2021 (photo) où les températures ont souvent dépassé les 30° C. Par précaution, le marathon qui devait se tenir à Tokyo avait été déplacé à Sapporo dans l’île d’Hokkaido.
Par ailleurs, le directeur général de la Solideo, la société en charge de la construction des sites olympiques, Nicolas Ferrand, a assuré au Sénat que toutes les installations intérieures ont été construites dans le souci du réchauffement climatique.
Les athlètes et le Village Olympique
La décision de ne pas installer de climatisation dans le village olympique pose néanmoins manifestement problème. L’absence de climatisation dans les îlots situés entre les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et l’Ile-Saint-Denis où seront situés les 52 hectares du Village olympique, sera remplacée par une système de refroidissement géothermique naturel, ainsi que par des parasols, de la verdure et de la ventilation naturelle.
Selon les constructeurs, cela garantira que la température intérieure soit inférieure d’au moins 6,0 degrés C. à la température extérieure.
Il semble toutefois que certains pays participants ne s’en accommodent pas. Ils considèrent comme insuffisant ces précautions. Un diplomate européen impliqué dans la coordination olympique, sous couvert d’anonymat, indique qu’un engagement a été pris. Les délégations qui le souhaitent se verront fournir des unités de climatisation portables.
L’ennui, c’est que si ces unités finissent par être utilisées, non seulement l’objectif de Jeux verts ne sera pas atteint, mais la situation pourrait même être pire. Les climatiseurs portables consomment plus d’énergie qu’un climatiseur fixe.
Tony Estanguet à son tour sur la sellette
Le président du COJOP Paris 2024, Tony Estanguet fait à son tour l’objet d’une enquête ouverte par le parquet national financier (PNF) qui porte sur les conditions de sa rémunération.
Ce n’est pas la première fois que le PNF s’intéresse aux comptes des dirigeants de Paris 2024. Déjà trois précédentes affaires ont été enclenchées en juin dernier et toutes n’ont rien donné. Elles portaient sur des soupçons de favoritisme et détournement de fonds publics lors de l’attribution de marché. Elles concernaient des proches de la direction de Paris 2024.
Tony Estanguet s’est exprimé sur le sujet dès que l’information a été révélée pour dire qu’il ne « décidait pas » de sa rémunération et de son cadre. Il touche 270 000 euros par an avec une part variable de 20% selon les réussites commerciales de l’organisation (billetterie et partenariat). « Je fais confiance à ce qui a été décidé à l’époque », a-t-il poursuivi tout en assurant se « rendre disponible » pour « répondre aux questions ».