Les athlètes ont le seum, la France a le blues
Près de trois mois après la fin des Jeux olympiques d’été de Paris 2024, une vague de déprime se serait emparée de Paris et du pays tout entier, comme le rapporte l’Agence France Presse (AFP). Les athlètes, les premiers, sont affectés par la fin de l’aventure.
Les athlètes sont rarement surpris par la montée d’adrénaline qui les prend lorsqu’ils arrivent aux Jeux olympiques. Ils se préparent à concourir sur la plus grande scène sportive du monde et ils se sont préparés de façon intensive pour être de la fête. Une fois les lampions éteints, l’envers du décor est autrement moins drôle.
Ce qui surprend la majorité d’entre eux, c’est la difficulté avec laquelle ils peuvent s’effondrer mentalement une fois les Jeux terminés, un phénomène connu sous le nom de « blues post-olympique ».
Les spécialistes analysent facilement le phénomène. Avant et pendant les Jeux, les athlètes disposent de tout ce dont ils ont besoin et en plus, ils bénéficient d’une attention médiatique. Une fois les Jeux terminés, il ne reste plus rien que la vie d’avant.
La santé mentale des athlètes est fragile. C’est pourquoi le Comité international olympique (CIO) y porte de plus en plus attention.
Paris aussi a le blues
À l’image des anneaux olympiques qui ont quitté le premier étage de la tour Eiffel, les Parisiens ont du mal à vivre sans l’enthousiasme suscité par les Jeux olympiques cet été. Paris a le blues.
Anne Hidalgo, la maire de Paris, imaginait que les cinq anneaux sur la tour Eiffel allaient susciter l’envie de toute une communauté. C’était sans compter sur l’opposition politique qu’elle a suscitée, mais aussi celle des descendants de Gustave Eiffel, le créateur du monument, qui ont fustigé ce projet. Finalement, les anneaux ont été retirés fin septembre.
D’autres, plus légers, sont en cours de réalisation, mais il n’est pas certain qu’ils viendront de nouveau orner le monument.
Pourtant, le souhait d’Anne Hidalgo reflétait l’état d’esprit d’une ville qui ne voulait pas dire adieu à l’un des étés les plus exaltants que la capitale française ait jamais connus.
Puis ce sont les sites olympiques temporaires qui ont été démontés et enfin la vasque populaire au jardin des Tuileries. Même le siège du comité d’organisation à Saint-Denis est plongé dans le noir.
Le prix du rêve
Les Jeux ont stimulé le pays. Les chiffres officiels ont montré que les Jeux de Paris ont permis de booster la croissance économique française (+0,4% au troisième trimestre). Mais voilà qu’on parle maintenant de ce que les Jeux ont coûté. Au total, les Jeux de Paris devaient coûter 9 milliards d’euros : 4,5 milliards pour les infrastructures pérennes à construire et 4,5 milliards pour l’organisation des Jeux.
On en saura un peu plus le mois prochain. Mais déjà, le rapporteur général du budget, Charles de Courson, a récemment déclaré qu’environ 1,9 milliard d’euros n’auraient peut-être pas été budgétisés.
Pourtant, les Jeux ont fait vibrer la France et le sport tricolore s’en trouve régénéré. Le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), David Lappartient (photo), a récemment déclaré que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 avaient eu un impact considérable sur l’enthousiasme pour le sport dans tout le pays. Il parle de 20 % de recrutement au sein des associations sportives, en particulier dans les sports où la France a remporté des médailles olympiques, comme le tennis de table, l’escrime et la natation.
C’est bien, très bien même, mais jusqu’à quand ?
Déjà, le monde du sport français s’alerte des coupes sombres prévues pour le ministère des Sports (-180 millions). Les autres domaines qui concernent la jeunesse du pays sont également affectés : une baisse de 692 millions d’euros pour l’Éducation nationale, une baisse de 904 millions d’euros pour l’Enseignement supérieur et la Recherche, et une baisse de 204 millions d’euros pour la Culture.
Alors oui, Paris et la France ont vibré pendant l’été, mais, comme les sportifs, les Français ont le « blues olympique ». Dire qu’il va falloir attendre six ans avant de vibrer pour les Alpes françaises 2030 !