La campagne de volontaires s’achève et maintenant ?
La campagne pour le recrutement des volontaires aux Jeux de Paris 2024 s’achève aujourd’hui. A priori, les organisateurs n’auront aucun mal à recenser les 45.000 volontaires nécessaires puisque l’organisation affirme que que 300.000 personnes ont déjà déposé leur candidature.
L’organisation des Jeux de Paris 2024, le dit avec force « Être volontaire des Jeux de Paris 2024, c’est l’opportunité d’une vie : devenir le visage des Jeux et vivre de l’intérieur les premiers Jeux d’été organisés en France depuis un siècle ».
Ces volontaires seront chargés de guider les spectateurs, d’accompagner les athlètes, de distribuer le matériel sur les sites de compétition et de transporter les personnes accréditées.
Ils auront sans doute l’opportunité de croiser des champions et surtout de vivre les Jeux de l’intérieur, depuis les coulisses du plus grand événement sportif mondial comme l’ont vécu les volontaires des récents Jeux de Londres (photo), Rio et Tokyo ces dernières années.
En échange de ce service non rémunéré, les volontaires disposeront d’un bel uniforme, pourront se déplacer gratuitement sur le réseau de transports en commun et seront nourris par l’organisation.
En revanche, pas question d’être hébergé, ni même d’assister aux épreuves olympiques à moins de disposer d’un billet ou se trouver dans l’enceinte lors de leur mission.
Le revers de la médaille
Partant du principe que toute peine mérite salaire, plusieurs groupes français d’opposants à cette campagne de recrutement tentent d’infiltrer l’organisation afin de contrarier cette belle idée née, après la Seconde Guerre mondiale lors des Jeux d’Helsinki 1952. Ils étaient alors 2 191.
Il y a les opposants à la réforme des retraites qui incitent de « faux-volontaires » à s’inscrire sur les listes pour se désister au dernier moment et troubler l’organisation. L’organisation l’a dit, elle mènera une enquête administrative sur tous les volontaires. « Nos processus de mobilisation doivent notamment permettre de s’assurer de la sincérité de l’engagement des candidats ».
De plus, la principale organisation syndicale, bien qu’opposée à la loi sur les retraites, a, par la voix de son secrétaire général Laurent Berger (CFDT), dit qu’elle était opposé à toute manifestation ayant lieu lors des Jeux.
D’autres part, un collectif mène campagne contre le « travail caché ». Il affirme qu’il veut « empêcher cette entreprise antisociale de profiter du travail gratuit de milliers de personnes ».
La campagne a été signée par les groupes Saccage 2024 (photo), Brigades de solidarité populaire Aubervilliers-Pantin, Collectif de défense des jardins d’Aubervilliers et Jeunesse pour le climat Île-de-France.
Ces groupes se sont déjà manifestés en d’autres occasions pour s’opposer à la création d’ouvrages olympiques.
Ils dénoncent le fait que le CIO jouit de moyens très important et que Paris 2024 dispose d’un budget de 4,4 milliards d’euros qui devrait se passer de volontaires.
A un an des Jeux, la tension sociale en France est telle qu’elle peut être inquiétante pour l’organisation. C’est ainsi que la ministre française des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a insisté sur le fait que Paris 2024 n’était en aucun cas les « Jeux du gouvernement ».
Même si les organisateurs tentent de se montrer positifs, on devine qu’ils ne sont plus complétement sereins.