De très écolos médailles olympiques
Les médailles des Jeux de Tokyo 2020, étaient bien différentes de celles de toutes les précédentes éditions. Si leur design ressemblait à toutes les autres, celles-ci avaient quelque chose de différent : leur composition. Bien qu’en or, argent et bronze, les médailles de 2020 étaient le fruit de matériaux récupérés.
Il faut savoir que pour produire les médailles olympiques, il faut de l’or (environ 30 kg) de l’argent (4100 kg) et du cuivre (2700 kg). En réalité, les médailles d’or sont en vermeil, un alliage d’argent et d’une fine pellicule d’or.
Il aurait toujours été possible de s’appuyer sur des ressources renouvelables pour les fabriquer, mais cela n’avait rien d’écologique. Ces minerais sont rares et parfois exploités dans des conditions d’esclavage modernes impliquant du travail d’enfants. Qu’à cela ne tienne ! Le Japon a décidé d’innover et il a pu compter sur un soutien inattendu… sa population !
Japon et technologie, une histoire d’amour
Tout à commencé en 2018, lorsque le Comité d’organisation a lancé un appel aux dons de smartphones usagés. La campagne est rapidement devenue virale et très populaire au point de récolter quelques 5 millions d’appareils soit 50.000 tonnes de déchets électroniques. Même les entreprises ont jouées le jeu.
De fait, ce n’était pas difficile d’y parvenir quand on sait que l’archipel produit 650.000 tonnes de déchets électroniques. Les experts estiment que 20 à 22% des réserves mondiales en minerais rares seraient contenues dans les déchets électroniques japonais !
Une véritable mine d’or, que le gouvernement a décidé d’exploiter. Le pays a longtemps été caractérisé par son fort investissement dans la recherche scientifique et technologique, avec près de 4% de son PIB dédié à ce secteur (contre 2% en France, et 2,75% aux États Unis).
Les Jeux comme vitrine de la modernité japonaise
C’est alors qu’est intervenu la filière japonaise de recyclage des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques). Un véritable challenge qu’elle s’est empressée de relever. Car outre le volume immense qu’il fallait récolter, se présentait aussi le défi de l’extraction : souvent répartis en infimes quantités dans les processeurs, cartes mères et autres circuits électroniques.
Il fallait réussir à le recueillir facilement et la filière y est parvenue.
C’est ainsi que les vainqueurs olympiques et leurs challengers ont reçu des belles médailles 100% recyclées. Des médailles à l’image des Jeux de Tokyo 2020 qui ont mis à l’honneur technologie japonaise certes, mais surtout l’écologie, un secteur pas toujours exemplaire dans l’archipel.