Affaire Peng Shuai : Le CIO sous le feu des critiques

L’entretien entre le président du CIO Thomas Bach et la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai tendant à démontrer que la jeune athlète est en bonne santé et qu’elle aspire au calme, n’a convaincu personne. Il a surtout démontré qu’à un peu plus de deux mois des Jeux de Pékin 2022, le CIO tentait par tous les moyens de sauver l’image de la Chine, malmenée dans l’opinion.

 

Après plusieurs semaines de disparition, la joueuse de tennis Peng Shuai est réapparue ce week-end. Elle a animé de sa présence un banal tournoi de tennis, puis s’est entretenu avec le président du CIO dimanche soir en visioconférence.

L’histoire de Peng Shuai est devenue virale. Cette ancienne n°1 mondiale du double a accusé voici plusieurs semaines, un haut dirigeant chinois, Zhang Gaoli, de l’avoir forcée à des rapports sexuels non consentis. Elle avait disparue après avoir publié son histoire sur le réseau social Weibo.

 

Autant dire que l’entretien, dimanche, avec le président du CIO se devait de rassurer l’opinion publique. Jamais le nom de Zhang Gaoli n’a été prononcé dans l’entretien et pas davantage l’affaire qu’il aurait provoqué. Il s’agissait d’une aimable conversation entre le patron du CIO et la joueuse qui s’est terminée par une invitation à dîner, lors des Jeux de Pékin en février prochain.

Les grandes manœuvres

Il ne fait pas de doute que cet entretien était destiné à calmer l’opinion au moment où des pays comme les États-Unis et la Grande-Bretagne appellent au boycott diplomatique des Jeux de Pékin. Pour beaucoup, Thomas Bach aurait manqué de jugement. Étonnant de la part d’une personnalité rompue aux relations diplomatiques.

Pour la directrice de Human Rights Watch, Sophie Richardson, le CIO serait coupable, à ses yeux, de « complicité active » avec le régime de Pékin. « Le CIO a montré au cours des derniers jours à quel point il lui faut à tout prix maintenir les Jeux d’hiver de Pékin sur les rails, quel qu’en soit le coût humain », a suggéré Sophie Richardson à l’occasion d’un point presse en ligne.

 

Parmi les images qui ne sont pas toujours bonnes à voir, il y a ce cliché produit par un activiste londonien Jack Hazelwood qui a longtemps vécu à Hong-Kong, sur Twitter ,qui montre Thomas Bach en compagnie de Zhang Gaoli.

 

Les deux hommes se sont rencontrés il y a plusieurs mois certes, mais elle prouve qu’ils se connaissent. Et pour cause, Zhang Gaoli était le chef d’un groupe de travail du Conseil d’État supervisant les préparatifs de Pékin 2022.

 

Voilà qui fait dire à plusieurs organisations sportives internationales que le CIO n’est pas très objectif dans cette affaire. Ainsi pour Global Athlète : « Le CIO fait preuve d’un mépris total pour les allégations de violences sexuelles et d’abus contre les athlètes », lit-on dans une déclaration.

Enfin, la WTA, l’association internationale du tennis féminin a déclaré que les vidéos de Peng et de l’appel du CIO « n’atténuent ni ne répondent aux inquiétudes de la WTA à son sujet », en particulier la « capacité de Peng à communiquer sans censure ni coercition ».

 

Le CIO n’a pas répondu à ces critiques, toutefois, l’ancien vice-président canadien de l’organisation, Dick Pound a fait savoir que la critique à l’égard du CIO était « un non-sens ». Il a défendu bec et ongles le rôle bien tenu par l’instance dans cette affaire.

« D’abord et avant tout, beaucoup de gens dans le monde craignaient que quelque chose ne soit arrivé à Peng. Le CIO était la seule organisation capable de la joindre et d’atténuer certaines de ces inquiétudes », a-t-il assuré.

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