Vent de folie sur l’haltérophilie

La Fédération Internationale d’haltérophilie est actuellement secouée  par des soubresauts qui paraissent inimaginables dans le monde moderne et qui ressemble à s’y méprendre à celui d’une organisation mafieuse. Tout à commencé mardi. La présidente par intérim, l’américaine Ursula Garza Papandrea a été débarqué sans ménagement par son conseil d’administration. Elle avait succédé au vieux président hongrois Tamas Ajan, poussé vers la sortie en avril dernier car soupçonné (pour faire court) de corruption.

Mardi, Papandreou été purement et simplement évincée avant le réunion virtuelle du bureau dirigeant, sans qu’elle-même ait été informé de cette réunion. La Fédération Internationale a déclaré dans un communiqué laconique que le premier vice-président, le Thaïlandais Intarat Yodbangtoey présiderait la réunion. On précise au passage que ce Major général préside l’haltérophilie thaïlandaise interdite aux Jeux de Tokyo 2020 en raison de nombreux cas de dopage. Jusque là, rien de plus normal !

Mais son pouvoir aura été de courte durée, puisque dans la journée de jeudi, ce dernier a dû céder son fauteuil à l’anglais Mike Irani. Un personnage qui n’incarne pas non plus la modernité, ni la probité puisqu’il est membre de cette fédération internationale depuis 33 ans et que le matin même, son pays souhaitait lui voir quitter la présidence de sa fédération nationale.

Tous ces chamboulements ressemblent à une fuite en avant. Dernier élément en date, une nouvelle victime collatérale vient d’être recensée, celle de l’Italien Antonio Urso, l’un des militants anti-corruption les plus éminents de l’haltérophilie et soutien indéfectible à Ursula Garza Papandrea. Il avait été candidat contre Ajan lors de l’élection de 2017. Après l’élection d’Irani hier matin, Urso a immédiatement démissionné du Conseil exécutif de la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF) en raison de son comportement «fou et destructeur».

Dans une déclaration à Associated Press (AP), Ursula Garza Papandrea, affirmait mercredi que les membres du conseil d’administration avaient à plusieurs reprises cherché à contrecarrer ses tentatives de remodeler l’IWF après une enquête sur des allégations de corruption de longue date et de dissimulation du dopage. Elle considère sa fédération comme «dysfonctionnelle» et affirme que les plus anciens administrateurs sont hostiles à toute réforme. Ce sont ceux là même qui ont repris le pouvoir ces dernières heures et qui étaient les plus fervents disciples de l’ancien président Tamas Ajan, 81 ans qui venait de passer 44 ans au pouvoir, dont 20 ans de présidence de l’IWF.

Ajan est soupçonné d’avoir couvert une quarantaine de tests de dopage positifs qui ont été «cachés dans les registres de l’IWF». On lui reproche également, de ne pas avoir comptabilisé 10 millions de dollars qui n’apparaissent pas dans les caisses de la Fédération. Enfin, il avait été découvert que des électeurs avaient été soudoyés lors des élections aux postes d’administrateurs de l’IWF en 2017. Une élection qui avait permis à Ajan de se maintenir au pouvoir contre l’italien Antonio Urso qui pensait l’emporter.

Le CIO prêt à frapper fort

Le Comité International Olympique (CIO) avait récemment averti l’IWF que la place de l’haltérophilie au programme des Jeux Olympiques de Paris 2024 pourrait être remise en question si elle ne réformait pas sa gestion et ne réprimait pas le dopage. Dans un communiqué, l’instance dirigeante du sport International a fait savoir que : « Le CIO est très inquiet d’apprendre la décision rapportée prise par le conseil d’administration de la Fédération internationale d’haltérophilie de remplacer la présidente par intérim, Mme Ursula Garza Papandrea, la manière dont la décision a été prise et le remplaçant choisi. Le CIO a bénéficié d’une excellente coopération avec elle pendant son mandat et soutient pleinement les réformes qu’elle a initiées au sein de l’IWF. Actuellement, le CIO n’a pas reçu toutes les informations nécessaires pour évaluer pleinement la situation dans son intégralité ».

On devine malgré tout qu’à Lausanne, on suit l’affaire de près et que l’avenir olympique de l’haltérophilie aux Jeux olympiques s’inscrit de plus en plus en pointillé.

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