A Paris 2024, on doit d’abord parler français !

Les députés français ont appelé les organisateurs des Jeux de Paris 2024, mais aussi les athlètes, entraineurs et journalistes à privilégier le français comme langue de communication lors des Jeux de Paris 2024. Une initiative intéressante mais qui arrive un peu tard. 

 

Si le français est bien la langue première de l’olympisme, son influence diminue considérablement dans le monde et en particulier aux Jeux olympiques. Depuis les Jeux de Los Angeles 1984 où pour la première fois le président Ronald Reagan déclare « open » les Jeux, le français n’a cessé de perdre de l’influence dans la sphère olympique. Ainsi lors des derniers Jeux de Tokyo 2020 ou Pékin 2022, le français a été utilisé seulement lors des cérémonies d’ouverture, mais plus du tout sur les sites de compétition comme auparavant.

 

Bref, le français subit l’érosion normale d’une langue minoritaire face à la toute-puissance de l’anglais parlé partout dans le monde.

 

Face à ce constat, les députés français se sont opposé à cette hégémonie au fil des années, dans la publicité, la musique et le cinéma, mais ils n’ont pas gagné la partie. Cette fois, ils s’efforcent de garantir que les Jeux olympiques de Paris restent libres de toute influence anglaise, même si le combat semble déséquilibré.

On rappelle que les organisateurs des Jeux de Paris, au mépris des règles imposées par Pierre de Coubertin dans la charte olympique, dans un souci d’internationalisation, ont utilisé comme slogan de candidature « Made for Sharing » – fait pour partager – avant d’adopter il y a seulement 2 ans « Ouvrons grand les Jeux ».

Vœux pieux ?

Dans une résolution adoptée jeudi, le Parlement a appelé les organisateurs de Paris 2024, ainsi que les athlètes, entraineurs et journalistes, à donner la priorité à l’utilisation du français autant que possible. Annie Genevard, députée du Doubs et marraine de la résolution (photo), a fait part de ses inquiétudes à ses collègues députés, déclarant que « les Jeux olympiques reflètent le déclin de l’influence de notre langue ».

Elle a souligné les initiatives récentes soutenues par le gouvernement visant à promouvoir le pays, telle que « Choose France » ou « Made in France ». Elle a également rappelé que l’équipe de France de rugby a affiché « World Cup » sur ses maillots lors de la compétition en France l’année dernière au lieu de « Coupe du monde de rugby ».

 

« Tous ces exemples démontrent que le combat pour la langue française n’est jamais terminé, même dans les sphères les plus officielles », a-t-elle ajouté. La résolution a été adoptée par 49 députés centristes et de droite, sept députés de gauche présents ont voté contre. Néanmoins, le texte n’est guère contraignant. Ainsi, pendant les Jeux, les instructions destinées aux visiteurs étrangers seront proposées en anglais… et dans d’autres langues.

 

En conclusion, il faut bien admettre que l’appauvrissement de la langue française dans la sphère internationale est de plus en plus évident. En effet, depuis trois siècles, la France s’appuie sur l’Académie française, institution chargée de produire des dictionnaires sanctionnés par l’État. Ces dictionnaires documentent et approuvent de nouveaux termes ou expressions et force est de constater que ce sont le plus souvent des traductions de mots anglais couramment utilisés qui entrent au dictionnaire.

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