Les naïades grecques, touchées, coulées
On a longtemps pensé que les jeux de Tokyo 2020 ne pourraient pas se dérouler en raison de l’épidémie de COVID-19 qui frappe le monde en 2020. Repoussés d’une année, ils sont finalement programmés en 2021, une année plus tard.
Afin de mettre toutes les chances de leur côté, les autorités japonaises qui ont investi plusieurs milliards dans cette affaire multiplient les précautions. Ils interdisent tous les vols dans le pays, six mois avant les Jeux, ils imposent des conditions sanitaires à tous les habitants et ils ferment des lieux publics. Puis ils décident qu’à l’exception des athlètes et des officiels, aucun autre étranger ne pourra mettre le pied sur le sol japonais. Enfin, dernière mesure draconienne en date, ils interdisent la présence de spectateurs japonais sur les stades olympiques. Tout est fait pour permettre aux Jeux de se dérouler en vase clos, dans ce qu’ils appellent « la boucle fermée ».
De fait, les Japonais vont réussir dans leur entreprise. Les Jeux se déroulent presque normalement et les athlètes contaminés sont peu nombreux, à peine 500 cas en dépit de la présence de 90 000 personnes sur les sites olympiques. D’ailleurs une règle prévaut : dès qu’un athlète en a fini avec sa compétition, il est prié de rentrer chez lui. Tout le monde finit par y trouver son compte et les médailles d’or pleuvent. Tous, sauf sans doute l’équipe de natation artistique grecque.
Une équipe décimée
La moitié de l’équipe a été testée positive au COVID-19. Le pire, c’est que le contrôle positif a été réalisé lors de l’arrivée à l’aéroport. La formation n’a pas pu participer à la compétition par équipe et, pire que tout, n’a jamais vu les installations olympiques. Les six autres membres de l’équipe non infectées sont rentrées en Grèce après avoir été brièvement transférées dans un centre d’isolement.
C’est ainsi que les naïades n’ont pas pu participer aux Jeux. Le nom de naïade convient particulièrement à ces jeunes filles, car le terme d’origine signifie qu’elles sont les filles de Zeus, nymphes des sources, fontaines et rivières ; de manière plus générale, de l’eau douce… Leur nom provient du grec « naiein » qui signifie « couler ».
C’est ainsi que Maria Alzigouzi-Kominea, Eleni Frangaki, Krystalenia Gialamas, Penelopi Karamedia, Adriana Misikevich, Evelina Papazoglou, Evangelia Plataniotis, Georgia Vasilopoulou et Danae Kariorisont rentrés à la maison sans jamais pouvoir se tester dans le bassin de Tokyo.
Evelina Papazoglou, Evangelia Plataniotis qui constituait l’équipe de duo synchronisé, a également été contrainte au forfait.