Alpes 2030 dans le viseur de l’ONU
Alpes françaises 2030 dans le viseur de l'ONU Le Comité de l'ONU chargé de veiller au respect des principes de la
Alpes françaises 2030 dans le viseur de l’ONU
Le Comité de l’ONU chargé de veiller au respect des principes de la « démocratie environnementale » tiendra une audience préliminaire au Palais des Nations à Genève (photo) le 18 novembre prochain. Il examinera une plainte déposée par le Collectif Citoyen JOP 2030. Ce groupe, rejoint par plusieurs élus locaux, accuse l’État et le Comité d’organisation d’avoir outrepassé leur obligation légale de consultation publique.
C’est le journal Le Monde qui rapporte l’information. Il indique que la France sera soumise pour la quatrième fois à un examen complet devant cet organe de l’ONU, qui veille au respect de la Convention d’Aarhus, un traité international signé au Danemark en 1998. Ratifiée par 47 pays européens et asiatiques, la convention consacre le droit du public à accéder à des informations écologiques, à participer à la prise de décision et à demander justice en cas de violation de ces droits.
À l’origine, un collectif composé de riverains des Alpes, d’associations environnementales et de représentants locaux affirme qu’« aucun citoyen n’a été consulté sur un projet d’une telle ampleur, dont l’empreinte carbone est estimée à 804 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de plus de 473 000 vols aller-retour Paris-New York ».
Un petit groupe d’une vingtaine de personnes s’est d’ailleurs « invité » au siège du CIO à Lausanne, vendredi (photo). Ils n’ont pas été reçu.
Manque de transparence ?
Les Jeux, dont la candidature a été officiellement approuvée par le Comité international olympique (CIO) en juillet 2024, visent à créer dans deux régions limitrophes, Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) des Jeux olympiques d’hiver en 2030. Le groupe de pression critique cette répartition géographique, soulignant l’ampleur du transport de matériel, d’équipements et d’athlètes sur des centaines de kilomètres dans une région déjà fortement exposée aux effets du changement climatique.
Les militants avertissent que l’organisation des Jeux pourrait avoir de graves conséquences écologiques, notamment sur les ressources en eau. Le groupe averti que les organisateurs ne pourront pas se passer de neige artificielle. Ils estiment par ailleurs que l’organisation des épreuves est de nature à fragiliser les écosystèmes alpins, déjà affectés par la hausse des températures. Ils affirment que le projet est en contradiction directe avec les engagements de la France dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Le collectif dénonce, également, le coût des Jeux estimé à 2,1 milliards d’euros.
Si le comité de l’ONU accepte d’examiner la plainte, cela pourrait déclencher une enquête officielle. À terme, cela aboutira à une recommandation internationale exhortant la France à respecter ses obligations en matière de participation publique. Bien que les conclusions du comité ne soient pas juridiquement contraignantes, elles ont un poids politique et moral considérable.