Une nouvelle ère s’ouvre pour le sport russe

Une nouvelle fédération internationale vient d’ouvrir la porte aux athlètes russes, et pas n’importe laquelle : dans la perspective des Jeux de Milan — Cortina 2026. Le nouveau président du Comité olympique russe (ROC) et ministre des Sports, Mikhaïl Degtyarev l’avait annoncé, il ferait tout son possible pour permettre aux sportifs russes de revenir au sein du concert des nations. Il entend plus que jamais briser l’isolement auquel le sport russe est confronté depuis 3 ans et le début de la guerre en Ukraine.
L’Union internationale de patinage (ISU) vient d’approuver la possibilité de qualification pour les Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026 des patineurs russes, que ce soit en patinage artistique, en patinage de vitesse ou en short-track. « Nous allons travailler avec la fédération. Mais pour l’instant, c’est un mouvement progressif. Je le répète, la participation est meilleure que l’isolement. Nous devons nous frayer un chemin dans toutes les fissures, dans tous les interstices ». C’est avec ses mots auprès de l’agence russe TASS que Degtyarev a commenté la décision. Il ajoute « Les conditions sont-elles draconiennes ? Nous exigerons qu’elles soient assouplies. Mais, je le répète, dans un ordre de marche, en contact légal avec la fédération internationale, c’est la seule façon ».
L’union internationale de patinage exige toujours la neutralité des patineurs russes qui seraient admis aux qualifications, mais c’est un début que les Russes acceptent, même s’il y a un prix à payer. C’est ainsi qu’en gymnastique, certains athlètes russes acceptent le statut neutre, notamment en trampoline. Cinq ont reçu le statut « neutre » et sept autres sont en train de le demander, mais ce n’est pas gratuit. La Fédération internationale (FIG) demande 3000 francs suisses par athlètes. L’entraîneur en chef du trampoline s’en plaint.
Retour à l’optimisme
Néanmoins, un sentiment d’optimisme commence à apparaître. Aujourd’hui, des fenêtres et des opportunités s’ouvrent. Plusieurs sports importants, comme la natation récemment, la gymnastique, le patinage, le judo s’ouvrent aux sportifs russes.
Cerise sur le gâteau, l’Agence russe antidopage (RUSADA) espère également être rétablie par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Sa directrice générale,Veronika Loginova (photo) en est convaincue : « L’année 2024 s’est écoulée pour RUSADA sans aucune histoire de grande envergure, qui détourne souvent l’attention de la mise en œuvre de nos fonctions clés et de l’amélioration de notre travail. Nous poursuivons un dialogue constructif avec l’AMA concernant les activités opérationnelles. La date de l’audit n’a pas été fixée, mais nous sommes confiants dans nos activités et sommes prêts, même à une inspection surprise sans préavis, dans les meilleures traditions du contrôle du dopage ».
La question du rétablissement du statut de RUSADA dépend également de la rectification de la loi russe qui est jugée non conforme par l’AMA. La directrice de la RUSADA travaille donc au rétablissement de son statut de conformité avec le Code mondial antidopage. Un dialogue est engagé avec le ministère des Sports et le parlement (Douma) afin de préparer un projet de loi fédérale qui pourrait satisfaire aux exigences de l’AMA.
Alors qu’en cette fin d’année 2024, le sport russe retrouve le sourire, il convient de rappeler que l’invasion russe en l’Ukraine se poursuit et marquera un triste troisième anniversaire le 24 février 2025.