L’opposition aux Jeux grandit, le CIO « continue d’aller de l’avant »
Plus les jours passent et plus l’opposition à la tenue des Jeux de Tokyo 2020 est manifeste au Japon. Le dernier baroud en date est à mettre à l’initiative d’un avocat, Kenji Utsunomiya qui a lancé une pétition en ligne. Elle avait hier recueillie 206.000 signatures en 48 heures, du jamais vu dans l’archipel.
Une pétition qui avait d’autant plus de chance de secouer l’opinion que la situation sanitaire au Japon reste préoccupante. Dans tout le pays, plus de 6000 nouvelles contaminations ont été signalées vendredi. C’est le niveau le plus élevé depuis environ quatre mois. 146 décès ont été confirmés. Il s’agit du plus grand nombre jamais enregistré en une seule journée.
Du coup, le premier Ministre, Yoshihide Suga a dû prolonger l’état d’urgence jusqu’à la fin du mois. A l’origine, il devait être levé en début de semaine prochaine. Non seulement, quatre préfectures sont concernés et pas des moindres : Tokyo, Osaka, Hyogo et Kyoto. A celles-là, s’ajoute désormais Aichi et Fukuoka. Il s’agit d’arrêter la propagation des variants et de soulager les hôpitaux.
La carotte et le bâton
Les nouvelles mesures visent les comportements à risque. Ainsi, les gouverneurs des zones touchées demandent aux bars et aux restaurants qui servent de l’alcool ou proposent des karaokés de fermer. Les autres établissements de restauration sont priés de fermer à 20 heures.
En revanche, d’autres mesures sont assouplies. Les centres commerciaux et les grands magasins sont autorisés à la réouverture. Par ailleurs, les événements sportifs peuvent accueillir des spectateurs, mais dans la limite de 5000 personnes.
Le CIO reste droit dans ses bottes
« Rien ne pourra empêcher les Jeux Olympiques de Tokyo d’avoir lieu comme prévu, en dépit de l’épidémie de coronavirus toujours en cours », a affirmé samedi le vice-président du Comité international olympique (CIO), l’Australien John Coates (photo).
Coates qui tenait une conférence de presse à Sydney a affirmé aux journalistes : « Nous avons passé la première moitié de l’année dernière à identifier tous les pires scénarios » puis « nous avons passé les six mois suivants à identifier les mesures pour parer ».
« Nous avons déployé une incroyable quantité de travail pour des procédures en mesure d’assurer la sécurité des athlètes (…) qui maintenant sont renforcées par l’accès à des vaccins » des sportifs, a assuré John Coates.
Étant entendu que désormais la ligne jusqu’aux Jeux est toute droite et que plus rien ne devrait les faire changer d’avis.
A ce titre, le président du CIO se rendra au début de la deuxième quinzaine de mai au Japon pour assister au relais de la flamme à Hiroshima. Nul doute qu’il sera à son tour être sollicité sur la question et qu’il aura la responsabilité de rassurer l’opinion japonaise.
En attendant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a assuré vendredi faire confiance au Comité international olympique, au Japon et à la ville hôte Tokyo, pour faire les bons choix dans la gestion de la pandémie.