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Le dernier homme debout

Il a fallu beaucoup de chance à l’Australien Steven Bradbury (1974) pour devenir le premier champion olympique australien aux Jeux d’hiver de Salt Lake City 2002.

Lors des quart de finale de l’épreuve de short-track sur 1000 m, il est bon dernier lorsqu’une chute collective lui permet de terminer dans les deux premiers. Il est qualifié pour la demi-finale. Là encore, bon dernier, il profite d’une nouvelle chute devant lui pour se hisser en finale contre toute attente.

 

Arrive la finale qu’il était loin d’imaginer lorsqu’il s’est envolé pour l’Utah.

De nouveau distancé, il laisse les favoris, l’Américain Apolo Anton Ohno et les Coréens se battre en tête. Ce qui devait arriver est arrivé, les favoris sont pris dans une chute collective.

C’est ainsi que Bradbury s’est imposé les bras levés comme cela n’arrive jamais en short-track.

 

Éliminé dès les quarts de finale quatre ans plus tôt à Nagano, Bradbury pouvait alors déclarer : «j’ai gagné, mais ce n’est pas juste. Dieu vous sourit un jour et c’était mon jour».

Une histoire d’amour avec les Jeux

Reste que si Bradbury s’impose ainsi, il n’en était pas à son coup d’essai aux Jeux puisqu’il avait remporté une médaille de bronze lors du relais des Jeux de Lillehammer 1994. L’année suivante, il va subir une terrible blessure. Lors d’une chute collective, la lame d’un patin lui sectionne le quadriceps et il perd beaucoup de sang. Il mettra 18 mois pour revenir à la compétition.

 

En 2000, il chute de nouveau et se brise la nuque. Bradbury dit alors préférer «mourir sur la glace ou finir dans un fauteuil roulant plutôt qu’être privé des Jeux». Il y sera et obtiendra le graal qu’il n’espérait même pas. Il voulait juste y être.

 

Le public qui ne connait rien de sa volonté de déplacer les montagnes le conspue lorsqu’il reçoit sa médaille d’or. En fait, on apprendra plus tard que le fait de patiner en retrait de la tête de la course était volontaire. C’était une tactique élaborée avec ses entraineurs afin de profiter d’un éventuel accrochage entre les hommes de tête.

 

Après cet exploit inespéré, Bradbury a abandonné sa discipline pour écrire une biographie joliment intitulé «Le dernier homme debout».

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