C’est un très long voyage qu’à réalisé le marathonien Italien Carlo Airoldi pour participer aux Jeux olympiques d’Athènes 1896. Il faut dire que rien ne lui faisait peur après sa victoire dans la course Milan-Barcelone qu’il avait emporté en 12 jours, un an plus tôt.

Pour assurer ses arrières, n’ayant pas d’argent pour rejoindre Athènes, l’employé de chocolaterie milanais a demandé et obtenu le soutien d’un magazine cycliste en échange du récit de son voyage.

Il a traversé l’actuelle Croatie à raison de 70 km par jour jusqu’à arriver à la frontière albanaise. Non sans mal car après avoir défier à Split, le champion croate et l’avoir battu, des slaves l’ont pourchassé, furieux de la défaite de leur poulain.

A la frontière albanaise, on lui a déconseillé de ne pas traverser le pays, peu sûr. Il a pris le bateau pour Patras avant de rejoindre Athènes, toujours au pas de course.

Un long voyage pour rien

Après 28 jours de son périple, Airoldi est allé s’inscrire pour participer au marathon. Hélas pour lui, le prix qu’il avait remporté lors de sa victoire dans Milan-Barcelone l’a privé de Jeux olympiques. Les autorités grecques ont considéré qu’il était professionnel et lui ont refusé le droit de participer aux Jeux.

Malgré tout, Airoldi a tenté de courir non inscrit. Un juge l’a arrêté et il a passé une nuit en prison. C’est ainsi que le Grec Spiridon Louys a pu s’imposer aisément… débarrassé d’un sacré concurrent.

Airoldi a bien tenté de convaincre le Grec d’une revanche, mais Louys s’y est toujours opposé.

C’est cette histoire qui est racontée dans le livre de Gianni Agostinelli : « L’astuce est de résister ». L’histoire du premier ultramarathonien.

Après être allé chercher fortune en Suisse, puis en Amérique latine, Airoldi est rentré en Italie comme organisateur de compétitions et directeur de clubs sportifs. Il s’est marié et il a élevé six enfants.